Le Vatican a insisté dimanche dans un communiqué sur le caractère «exceptionnel» de l'utilisation du préservatif, que le pape s'est déclaré prêt à admettre «dans certains cas», répétant que son utilisation «ne représente pas la solution du problème».

«Le pape a considéré une situation exceptionnelle dans laquelle l'exercice de la sexualité représente un vrai danger pour la vie de l'autre. Dans ce cas précis, le pape ne justifie pas moralement l'exercice désordonné de la sexualité mais considère que l'utilisation du préservatif puisse être un "premier acte de responsabilité"», a déclaré le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.



 

 

 

Dans un livre d'entretiens Lumière du monde, qui sort mardi en Allemagne et en Italie, le pape a admis pour la première fois l'utilisation du préservatif «dans certains cas», «pour réduire les risques de contamination» du virus du sida.

«Dans ce contexte, le raisonnement du pape ne peut pas être considéré comme un tournant révolutionnaire», a ajouté père Lombardi, dont le communiqué risque de décevoir tous ceux qui y avaient vu une ouverture du pape.

Père Lombardi soutient que le pape Benoît XVI «n'avait pas voulu prendre position sur le problème des préservatifs en général» lorsqu'il les a condamnés au cours de son voyage en Afrique, en mars 2009, «mais qu'il avait voulu souligner avec force que le problème du sida ne peut pas être résolu avec la seule distribution de préservatifs».

Tout en rappelant que «de nombreux théologiens et personnalités ecclésiastiques ont soutenu déjà des positions similaire», père Lombardi reconnaît que «jusqu'à présent nous n'avions jamais entendu ces propos avec autant de clarté venant de la bouche d'un pape, même si c'était de façon informelle et non officielle».

Les propos du pape ont été jusqu'à présent bien accueillis à travers le monde. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a les a jugé «bienvenus» et «réalistes», tandis que des militants anti-sida ont estimé qu'une «brèche est ouverte».