Le trafiquant mexicain considéré par Washington comme le principal pourvoyeur en héroïne des États-Unis, Jose Antonio Medina alias «Don Pepe», a été arrêté mercredi au Mexique, a annoncé jeudi le ministère de la Sécurité publique (SSP) à Mexico.

Medina, 36 ans, également surnommé «le roi de l'héroïne», faisait passer une moyenne mensuelle de 200 kg d'héroïne aux États-Unis et «est considéré par les autorités américaines comme le principal introducteur d'héroïne dans ce pays», a déclaré le chef de la division anti-drogue du ministère, Ramon Pequeno, en présentant le suspect à la presse.

Medina «introduisait approximativement 200 kg d'héroïne par mois aux États-Unis dans des véhicules équipés de compartiments secrets pour éviter la détection de la drogue à la frontière».

M. Pequeno a cité le point de passage de Tijuana, à la frontière de la côte Californienne, face à San Diego aux États-Unis.

La majorité des cargaisons étaient destinées à Los Angeles, en Californie américaine, où elles généraient 12 millions de dollars par mois, a-t-il précisé.

Medina, arrêté dans sa région natale de l'État de Michoacan (ouest) où il avait son quartier général, est sous le coup d'un mandat d'arrêt avec demande d'extradition dans l'État américain de Californie, a-t-il encore ajouté.

Son nom n'apparaît toutefois pas dans la liste des 24 trafiquants les plus recherchés par les autorités mexicaines.

Le Mexique est le principal point de passage pour l'approvisionnement de l'énorme marché américain des drogues, grand consommateur de marijuana et de substances synthétiques, et premier client mondial de la cocaïne.

Le Mexique est également producteur d'héroïne, 18 tonnes en 2008 pour une récolte de 6 900 tonnes de pavot, selon les autorités des deux pays.

Les cartels mexicains se livrent entre eux à une véritable guerre pour le contrôle de l'approvisionnement du marché américain, et leurs affrontements ont fait plus de 15 000 morts ces trois dernières années.

Les deux gouvernements de Washington et Mexico collaborent étroitement dans la lutte contre les cartels, érigée en priorité nationale par le président mexicain Felipe Calderon.

La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton est venue confirmer mardi à Mexico la volonté commune de renforcer encore cette coopération, en soulignant que les cartels «combattent (les) deux gouvernements».