Un prêtre suisse, âgé de 40 ans, soupçonné d'avoir commis des abus sexuels sur des mineurs, a été placé en détention vendredi dernier, a-t-on appris lundi de source policière.

La justice du canton de Thurgovie (nord-est) a ouvert une procédure pénale contre le curé d'Aadorf et l'enquête a déjà permis de confirmer un comportement «à la limite d'un possible délit», selon la police cantonale.

Le porte-parole de la police cantonale Rolf M-ller a refusé d'indiquer comment les enquêteurs avaient été mis sur la piste de ce prêtre. Il n'a pas non plus précisé si une victime présumée avait déposé plainte et à quelle date remontaient les faits présumés.

L'Eglise suisse a annoncé samedi examiner au moins neuf cas «sérieux» de sévices sexuels présumés qui se seraient produits ces dernières années.

La semaine dernière, un prêtre suisse a avoué avoir abusé sexuellement d'enfants mineurs dans les années 1970 en Allemagne et en Autriche. Après avoir été dénoncé par une de ses victimes présumées auprès de l'évêché de Coire, le prêtre a avoué et a démissionné immédiatement de ses fonctions d'administrateur paroissial dans le canton de Schwyz (centre).

Sur recommandation de l'évêque de Coire, Mgr Vitus Huonder, le prêtre s'est ensuite dénoncé auprès de la police de Bregenz, dans le Vorarlberg autrichien où une enquête est ouverte.

Par ailleurs, cinq moines du monastère bénédictin d'Einsiedeln, en Suisse alémanique, ont été impliqués dans des affaires d'abus ou de harcèlement sexuel depuis les années 1970. Le prieur de l'abbaye Martin Werlen, à ce poste depuis 2001, précise qu'il a lui-même eu à traiter trois de ces cas.

Un moine du cloître de Disentis (canton des Grisons) est également soupçonné d'avoir abusé d'un ancien élève.

Le président de la Commission contre les abus sexuels, mise en place par l'Eglise suisse en 2002, a indiqué avoir connaissance de «plusieurs cas» de prêtres accusés de sévices sexuels mais contre lesquels aucune sanction ne peut être prise. En effet, a-t-il expliqué, ces religieux nient les faits tandis que les preuves manquent et que les victimes présumées ne souhaitent pas porter plainte pour préserver leur anonymat et ne pas subir un autre traumatisme.