Le président français Nicolas Sarkozy a réaffirmé lundi sa détermination à imposer plus de diversité à des grandes écoles qui voient d'un mauvais oeil l'objectif de 30% d'étudiants boursiers et a agité le spectre de mesures contraignantes.

Le chef de l'État, qui avait présenté en décembre 2008 un plan ambitieux pour ouvrir les élites françaises aux jeunes issus de l'immigration, a jugé «invraisemblables» et «parfaitement déplacées» les réticences exprimées par les grandes écoles à accueillir 30% d'élèves boursiers comme le leur a demandé le gouvernement.

«Les grandes écoles, ce n'est pas réservé à quelques initiés ni à quelques enfants de la grande bourgeoisie. Les grandes écoles, c'est pour tout le monde, pourvu que l'on travaille, pourvu que l'on ait du talent», a-t-il plaidé en présentant ses voeux au monde de l'enseignement dans le cadre de l'école Supelec (banlieue parisienne).

Le président a demandé à ses ministres de l'Enseignement supérieur et de l'Education, Valérie Pécresse et Luc Chatel, et au commissaire à la Diversité et à l'Egalité des chances, Yazid Sabeg, un homme d'affaires d'origine algérienne, «de conduire dans les semaines qui viennent un dialogue fructueux avec l'ensemble des parties concernées».

«J'attends des résultats concrets et rapides. Si on les a, le dialogue suffira. Si on ne les a pas, il faudra utiliser un autre moyen. Mais l'objectif de la diversité sociale de nos élites, cet objectif-là, je ne peux pas y renoncer», a-t-il prévenu, se refusant toutefois à «l'instauration autoritaire de quotas de boursiers à l'entrée de chaque institution».

Fin décembre, la Conférence des grandes écoles (CGE), qui regroupe la plupart des établissements renommés, avait fait savoir qu'elle désapprouvait d'«une manière générale la notion de quotas», mettant en garde contre «la baisse du niveau moyen».

Très difficiles d'accès, les grandes écoles forment l'élite des entreprises et de la fonction publique. Les plus prestigieuses ne comptent qu'entre 10 et 14% de boursiers. Face à elles, les universités, peu coûteuses, sont de plus en plus dévalorisées.