Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lancé jeudi un appel solennel à tous les dirigeants du monde à faire cesser les violences contre les femmes dans leur pays.

«La violence contre les femmes ne peut être tolérée, quelle qu'en soit la forme, le contexte ou les circonstances, par aucun dirigeant politique ou gouvernement», a-t-il déclaré dans un discours à l'approche de la journée internationale de la femme le 8 mars.

«Nous devons nous unir» dans ce but. «L'heure du changement est venue, c'est seulement en agissant ensemble que nous pourrons faire la différence», a-t-il ajouté.

Relevant qu'une femme sur cinq dans le monde est victime de viol ou de tentative de viol et que dans certains pays une femme sur trois est battue ou victime de diverses violences, le chef de l'ONU a affirmé: «Cela est alarmant et cela doit cesser».

«La violence contre les femmes est une abomination, c'est un crime contre l'humanité», a-t-il martelé.

M. Ban a indiqué avoir ressenti «un choc», «une tristesse indicible» et aussi une grande «colère» en entendant les récits de femmes victimes de violences inimaginables dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où il vient de visiter des dispensaires où elles sont soignées.

Il a affirmé avoir ensuite parlé «en termes directs» de ce problème endémique aux autorités congolaises, notamment au président Joseph Kabila.

«Je lui ai dit que le fait que 80% de ces violences sexuelles soient commises par les groupes rebelles n'est pas une excuse. En tant que dirigeant d'un pays souverain, il doit être tenu responsable», a dit M. Ban, déclenchant les applaudissements de l'auditoire.

Il tenait ces propos lors d'une table ronde internationale sur le thème de la lutte contre les violences faites aux femmes, au siège de l'ONU à New York.