Le candidat républicain à la Maison-Blanche John McCain a parcouru lundi la Floride du nord au sud, enchaînant meetings et collecte de fonds dans cet État stratégique entre tous depuis qu'il a offert d'une courte tête la Maison-Blanche à George W. Bush en 2000.

Alors que les États-Unis sont secoués par une crise bancaire majeure, M. McCain, évoquant les «troubles considérables de nos marchés financiers», a promis lors d'un meeting matinal à Jacksonville au nord de cet État du sud-est, de «ne jamais mettre l'Amérique de nouveau dans une telle situation».

«Nous allons nettoyer Wall Street», a-t-il ajouté devant une salle aux trois-quarts vide, où le public scandait «country first» (le pays d'abord) et «USA». Il s'agissait du premier meeting important de M. McCain en solo depuis la désignation de Sarah Palin comme sa colistière.

Plus tard à Orlando, dans une toute petite salle - pleine cette fois-ci - au sein d'une association de la communauté hispanique, importante en Floride, il a de nouveau évoqué la situation économique.

«L'économie américaine est en crise. Ce soir, les gens vont s'asseoir à table et se demander comment garder leur maison, leur emploi et mettre de la nourriture sur la table», a-t-il dit, tout en assurant: «les éléments fondamentaux de l'économie sont solides».

Accompagné du gouverneur de Floride Charlie Crist et de Jeb Bush, ancien titulaire du poste et frère du président, il a également appelé son adversaire démocrate Barack Obama à participer avec lui à des réunions de ce type, dans de petites salles.

«Beaucoup de gens n'aiment pas la teneur de la campagne (...). Si vous êtes sur la même scène que votre adversaire, beaucoup de ces aspects négatifs disparaissent», a déclaré le sénateur, avant d'ajouter en plaisantant: «je payerais même pour l'avion; je promets de ne pas le piloter».

Dans la soirée, M. McCain a participé à Miami, plus au sud, à une collecte de fonds, récoltant 5,1 millions $.

Devant un public endimanché dans un grand hôtel de la ville, il a déclaré: «Quel que soit ce que vous pouvez voir dans les sondages, la gouverneure Palin et moi sommes les outsiders».

Selon un sondage de l'université Quinnipiac, le sénateur de l'Arizona devance en Floride son rival démocrate Barack Obama de sept points, avec 50% des intentions de vote contre 43%.

En outre, 60% des électeurs considèrent que Sarah Palin était un bon choix pour le «ticket» républicain, selon cette enquête publiée jeudi.

L'État le plus méridional du pays est non seulement l'un des plus peuplés (au quatrième rang national), mais il revêt une importance symbolique. C'est là qu'en 2000, le processus électoral s'est grippé, donnant la victoire à George W. Bush face à Al Gore. Des machines de vote défectueuses avaient conduit à ce que des milliers de voix ne soient pas comptabilisées.

En 2004, George W. Bush l'avait également emporté sur John Kerry dans cet État, habituellement l'un des trois les plus disputés, avec l'Ohio et la Pennsylvanie. Depuis 1960, aucun candidat n'a été élu président s'il n'a pas remporté au moins deux de ces États.

«L'État de Floride sera à nouveau la clé de cette élection. (...) Nous devons et nous allons gagner» dans cet État, a déclaré lundi M. McCain.

En Floride, le sénateur cherche notamment à séduire les retraités qui représentent environ 20% des 18 millions d'habitants de cet État.

Dimanche, le camp républicain avait accusé Barack Obama de faire preuve de «jeunisme», à la suite d'un spot publicitaire présentant le sénateur de l'Arizona, 72 ans, comme incapable d'envoyer un courrier électronique.