Les deux candidats tout juste investis par leurs partis respectifs Barack Obama et John McCain ont engagé vendredi la dernière manche de leur campagne autour de l'économie, Obama profitant de chiffres du chômage au plus haut depuis cinq ans pour marteler que les républicains doivent être chassés de la Maison Blanche.

Faisant campagne vendredi en Pennsylvanie, le candidat démocrate a raillé le discours d'investiture de son rival. Pour lui, McCain a présenté sa biographie, alors que le pays a besoin de solutions à la crise des crédits immobiliers et à propos du pétrole cher.

Alors que le gouvernement américain a annoncé que le taux de chômage atteignait un surprenant 6,1% en août, chiffre élevé pour les Etats-Unis, Obama a estimé que les républicains étaient loin des préoccupations de la classe ouvrière.

«Si vous avez regardé la convention républicaine depuis trois jours, vous ne pouvez pas savoir que nous avons le taux de chômage le plus élevé depuis cinq ans, parce qu'ils n'en ont pas dit un mot de ce qui touche la classe moyenne» a proclamé Barack Obama devant les ouvriers d'une verrerie.

L'économie a pris plus de place depuis des mois dans l'esprit des Américains que la guerre en Irak. Les deux candidats se sont saisis plusieurs fois du sujet devant des publics composés d'une tranche essentielle de l'électorat, les ouvriers, dans des Etats disputés comme la Pennsylvanie.

McCain, qui fait campagne avec sa colistière Sarah Palin, a déclaré à des supporters dans le Wisconsin, un autre Etat clé, que l'économie stagnante imposait à tous des restrictions.

«Mes amis, parlons franc, a déclaré le candidat républicain dans une usine. Ce sont des temps difficiles. Le bulletin de l'emploi du jour vient nous le rappeler.

C'est dur dans le Wisconsin, dans l'Ohio et partout en Amérique». Mais il n'a pas proposé de recette pour y remédier.

Les deux candidats ont utilisé leurs conventions pour combler des points faibles de leurs campagnes. McCain devait à la fois se distinguer de l'impopulaire George Bush, sans se couper de sa base conservatrice, qui reste loyale au président. Le choix de Sarah Palin, une conservatrice convaincue, lui a facilité la tache. Le candidat républicain a ainsi pu mettre en valeur sa réputation de franc-tireur dans son discours d'investiture jeudi. Mais la gouverneuse d'Alaska a eu peu d'effet sur les sondages pour le moment.

Obama devait refermer les divisions du parti démocrate liées à la primaire contre Hillary Clinton. Il a reçu un coup de pouce quand Bill et Hillary Clinton l'ont assuré de leur soutien à la tribune de la convention.

Le choix de Joe Biden faisait par ailleurs une place à l'électorat des travailleurs blancs dans la campagne Obama. Celui-ci va maintenant se concentrer sur des Etats gagnables, au lieu de les parcourir tous comme il l'avait annoncé. Il doit faire la différence dans les campagnes de tradition républicaine d'Etats encore jouables comme l'Ohio, en laissant ceux qui ne basculeront pas à son adversaire. Après la convention démocrate, Barack Obama avait mis l'accent sur le Centre industriel du pays.