Le président syrien Bachar al-Assad a déclaré mercredi à son homologue français Nicolas Sarkozy qu'une 5e série de discussions indirectes syro-israéliennes, prévue le 7 septembre à Istanbul, était annulée en raison de la situation intérieure en Israël, selon une source à l'Elysée.

Le chef d'Etat français, également président en exercice de l'Union européenne, effectue jusqu'à jeudi une visite à Damas pour normaliser les relations franco-syriennes et faire en sorte que Paris et l'UE pèsent davantage sur la scène diplomatique proche-orientale.

Israël et la Syrie, en guerre depuis la création de l'Etat hébreu en 1948, mènent depuis mai des discussions indirectes via la Turquie.

Israël n'avait pas confirmé la date du 7 septembre à Istanbul. «Le président Bachar a dit au président Sarkozy que ce round était annulé en raison de la démission du négociateur israélien (Yoram) Turbowitz», a affirmé l'Elysée à la presse.

«Les Syriens sont un peu déçus» car «c'était un round important, qui devait porter sur le tracé des frontières entre Israël et la Syrie le long du lac Tibériade», a-t-on poursuivi de même source.

M. Assad a affirmé que les quatre premiers rounds s'étaient déroulés dans une «atmosphère positive». Toujours selon l'Elysée, la situation intérieure en Israël, dont le Premier ministre Ehud Olmert empêtré dans des affaires judiciaires, est démissionnaire, contribue au «suspense» de ces discussions d'Istanbul. «Il y a une vraie incertitude», a-t-on ajouté.

M. Sarkozy a affirmé à M. Assad, cité par la source élyséenne: «nous comprenons mais il faut essayer de ne pas perdre le rythme».

Le président syrien a déclaré mercredi que Damas attendait de Paris un rôle dans ces pourparlers qui représentent «le seul moyen de parvenir à des négociations directes».

Mercredi, Israël a exprimé des doutes que l'UE contribue à faire progresser ce chapitre avec la Syrie. L'Etat hébreu a appelé l'Europe à «faire très attention dans ses rapports avec la Syrie quand ce pays s'ouvre» à elle, car, «sauf un léger changement de ton, la politique syrienne n'a pas changé».