Les représentants de 50 pays africains convergeaient lundi vers Istanbul pour un sommet sur la coopération entre l'Afrique et la Turquie, qui souhaite développer ses liens économiques avec ce continent et obtenir son soutien pour un siège au Conseil de sécurité de l'ONU.

Le sommet, prévu mardi et mercredi, est marqué par la participation controversée du président soudanais Omar el-Béchir, qui effectue là son premier voyage à l'étranger depuis qu'un procureur de la Cour pénale internationale a demandé aux juges d'émettre contre lui un mandat d'arrêt international pour génocide au Darfour.

L'organisation Human Right Watch (HWR) a dit avoir adressé une lettre aux autorités turques dans laquelle elle leur demande de ne pas soutenir le régime soudanais dans ses efforts pour obtenir une suspension des poursuites qui pourraient survenir si la CPI lançait un tel mandat d'arrêt.

«Suspendre l'enquête de la CPI en réponse aux menaces scandaleuses et aux promesses creuses de Khartoum serait trahir les victimes du Darfour», affirme l'organisation.

La Turquie, qui a adopté en 1998 un plan d'action pour s'ouvrir aux pays africains, souhaite mettre à profit ce sommet pour renforcer sa présence sur les marchés de ce continent.

Le volume des échanges entre la Turquie et l'Afrique est passé de neuf à 13 milliards de dollars (8,8 milliards d'euros) entre 2005 et 2007.

«Nous avons pour but d'augmenter le volume des échanges à 30 milliards de dollars en 2010», a déclaré Ãoenal Ceviköz, vice-sous-secrétaire au ministère turc des Affaires étrangères, cité par l'agence de presse Anatolie.

Les participants au sommet doivent présenter mardi soir une déclaration commune insistant sur la volonté de développer leur coopération dans certains secteurs comme l'agriculture, l'eau ou encore les infrastructures.

Le sommet s'inscrit par ailleurs dans une campagne intensive menée depuis deux ans par la Turquie pour l'obtention d'un siège non-permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, Ankara développant des liens avec de nombreux pays africains et du Pacifique avec lesquels elle n'avait jusque là que peu de contacts.

Deux nouveaux membres non-permanents du Conseil de sécurité doivent être élus en octobre pour 2009-2010.