Le Japon, l'un des plus importants donateurs en Afghanistan, a assuré mercredi qu'il maintiendrait son aide au pays, malgré l'annonce par les autorités afghanes de la mort d'un travailleur humanitaire japonais.

Les autorités afghanes ont annoncé avoir retrouvé le corps criblé de balles de Kazuya Ito, un agronome japonais de 31 ans enlevé la veille par les talibans.

«L'engagement du gouvernement japonais pour la reconstruction de l'Afghanistan et dans la guerre contre le terrorisme ne changera jamais», a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères japonais, Kazuo Kodama, lors d'une conférence de presse.

Le Premier ministre Yasuo Fukuda a déclaré que les autorités japonaises attendaient la confirmation que le corps retrouvé était bien celui de Kazuya Ito.

En attendant, le père du jeune homme, Masayuki Ito, continuait d'espérer. «J'espère toujours qu'il est vivant même s'il n'y a qu'une chance sur cent ou une sur mille», a-t-il déclaré.

«Mais si l'information est exacte, je la regrette. Il a travaillé très dur. Honnêtement, je me demande pourquoi il a fallu qu'il meure de cette façon», a-t-il ajouté.

Le Japon, deuxième puissance économique mondiale, a offert deux milliards de dollars à l'Afghanistan depuis la chute du régime taliban fin 2001.

Officiellement pacifiste depuis sa défaite lors de la Seconde guerre mondiale, l'archipel ravitaille en carburant et apporte un soutien logistique aux forces de la coalition internationale sous égide américaine dans l'Océan Indien.

Le Premier ministre Yasuo Fukuda devrait bientôt tenter de prolonger cette mission navale qui arrive à échéance début 2009. L'année dernière, la coalition au pouvoir l'avait renouvelée en passant outre l'hostilité de l'opposition pour qui le Japon ne devait pas prendre part aux «guerres américaines».

M. Fukuda a également appelé de ses voeux un débat sur l'éventuel envoi de soldats japonais en Afghanistan pour des missions de reconstruction. Selon plusieurs responsables politiques, aucun déploiement n'est toutefois possible dans l'immédiat pour des raisons de politique intérieure.