Le Pentagone a été surpris par la rapidité et la survenue de l'intervention russe en Ossétie du Sud et cherche encore à comprendre ce qui s'est passé exactement, ont indiqué lundi des responsables du département américain de la Défense.

«Nous suivions les (tensions) en début de semaine et nous savions que nous nous dirigions vers une escalade», a indiqué un responsable du Pentagone, sous couvert de l'anonymat. Mais «je peux vous dire que les choses ont bougé plus vite que ce que nous avions anticipé», a-t-il ajouté.

«Je pense que les nombreuses questions que vous posez doivent encore être éclaircies», a dit le même responsable.

«Quelques-unes de ces petites questions restent vraiment de grandes questions dans cette affaire: quel était le but? Qui a commencé? Pourquoi ont-ils débuté? Et pourquoi n'étaient-ils pas prêts à défendre ce qu'ils ont commencé», a énuméré le responsable.

Les États-Unis disposent d'outils parmi les plus performants pour surveiller et anticiper les conflits, tels que des satellites espions, des avions de reconnaissance et des drones capables de capter des messages radio ou capturer des images en temps réel des forces au sol.

L'étendue de l'opération russe restait pourtant peu claire lundi pour les responsables américains, qui pointaient du doigt notamment les déclarations contradictoires des deux parties en conflit.

«Quelles sont leurs intentions futures (aux Russes, ndlr), je ne sais pas. Evidemment, ils peuvent envoyer plus de troupes s'ils le souhaitent», a-t-il dit.

Des responsables géorgiens ont affirmé que des troupes russes occupaient la ville de Gori la plus grande ville géorgienne près de l'Ossétie du Sud, et que les troupes géorgiennes faisaient retraite vers la capitale.

Mais le Pentagone n'était pas en mesure de corroborer ces affirmations lundi. «Nous ne voyons rien qui indique qu'ils sont à Gori», a indiqué un responsable du département de la Défense, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. «Je ne sais pas pourquoi les Géorgiens ont dit cela».