La France a rendu solennellement hommage jeudi à ses dix soldats tués en début de semaine en Afghanistan, à l'occasion d'une cérémonie à Paris en présence du président Nicolas Sarkozy, de la quasi-totalité du gouvernement et des familles de victimes.

«Aujourd'hui, c'est un jour de deuil pour la nation française», a déclaré le chef de l'État lors d'une cérémonie militaire dans la cour d'honneur des Invalides, imposant monument abritant une nécropole militaire.

«L'émotion étreint chaque Français. Aujourd'hui, c'est le temps du recueillement», a encore dit M. Sarkozy, également chef des armées.

S'exprimant devant les cercueils des militaires tués lundi et mardi, chacun recouvert du drapeau tricolore, disposés dans la cour d'honneur, M. Sarkozy a réitéré que les soldats français étaient «engagés en Afghanistan dans un combat contre la barbarie, l'obscurantisme et le terrorisme».

Le président français a ensuite déposé sur chaque cercueil des décorations à titre posthume.

Auparavant, un office religieux oecuménique avait été célébré en l'église Saint-Louis des Invalides.

À l'issue de l'hommage, M. Sarkozy devait s'entretenir, à huis clos, avec les familles des victimes, alors que certaines ont déjà exprimé dans les médias leurs interrogations sur les conditions du drame.

«Je veux qu'elles sachent tout, elles y ont le droit», a déclaré le chef de l'État, ajoutant: «Je veux que vos collègues ne se retrouvent jamais dans une telle situation. Je veux que tous les enseignements soient tirés de ce qui s'est passé».

Les dix soldats ont été tués, et 21 blessés, dans des combats contre les talibans à l'est de Kaboul, lors d'une mission de reconnaissance conjointe avec l'armée nationale afghane.

M. Sarkozy a effectué mercredi un déplacement-éclair à Kaboul, où il a demandé aux soldats français de poursuivre le «combat contre le terrorisme», mais l'opposition de gauche et quelques voix à droite ont plaidé avec insistance pour un changement de «stratégie» en Afghanistan.