À 24 heures de l'ouverture de la convention démocrate lundi à Denver qui doit introniser Barack Obama comme candidat à la Maison-Blanche, des responsables républicains ont pris la défense de son ex-rivale Hillary Clinton, exclue du «ticket».

En choisissant Joe Biden comme colistier, «le sénateur Obama a souligné ses faiblesses plutôt que sa force», a dit dimanche l'ancien maire républicain de New York Rudolph Giuliani, interrogé sur ABC.

«Le meilleur choix, le choix évident aurait été de choisir Hillary Clinton», a ajouté M. Giuliani.

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Les républicains frappent là où le bât blesse côté démocrate.

Un sondage publié dimanche par le Washington Post, et réalisé avant que M. Obama n'annonce le nom de son colistier, affirme que 70% des électeurs de Mme Clinton durant les primaires sont prêts à voter pour le sénateur de l'Illinois en novembre. Mais, souligne ce sondage, 20% des partisans de Mme Clinton souhaitent voter pour son adversaire John McCain.

Ce sondage accorde seulement quatre points d'avance à M. Obama sur M. McCain (49% contre 45%) dans la perspective du duel de novembre.

Le camp républicain a lancé dimanche une nouvelle publicité télévisée, diffusée dans plusieurs États clés, qui vante les mérites de Mme Clinton au détriment de M. Obama.

«Elle a obtenu des millions de voix mais elle n'est pas sur le «ticket». Pourquoi? Parce qu'elle a dit la vérité» sur les faiblesses de M. Obama, dit une voix off dans cette pub: «la vérité blesse et M. Obama n'aime pas ça».

Mme Clinton a salué la nomination de M. Biden comme colistier de M. Obama mais l'attitude de ses partisans - environ 2000 délégués pro-Clinton doivent siéger à la convention - demeure l'une des principales inconnues de la grand-messe.

Mme Clinton a obtenu entre 17 et 18 millions de voix lors des primaires.

Hillary Clinton doit s'exprimer devant la convention mardi soir et son mari, l'ancien président Bill Clinton, souvent très critique à l'encontre de M. Obama durant les primaires, doit parler mercredi soir.

Le nom de Mme Clinton sera mis aux voix mercredi soir. Mme Clinton n'a arithmétiquement pas assez de délégués pour remporter l'investiture démocrate mais un score serré de M. Obama pourrait souligner la division du camp démocrate et fragiliser sa candidature. Traditionnellement, le candidat démocrate est désigné par acclamations.

Selon des médias américains, Mme Clinton aurait réuni dimanche des délégués acquis à sa cause pour leur demander de voter Obama mercredi.

«Le soutien de Barack Obama par Hillary Clinton est clair», a dit Kathleen Strand, porte-parole de la sénatrice de New York. Mme Clinton «a dit à maintes reprises que Barack Obama et elle partageaient le même engagement pour changer la direction de ce pays», a ajouté la porte-parole.

Dimanche, au cours des émissions télévisées, plusieurs ténors du parti ont assuré que leur formation serait unie à l'issue de la convention.

Le principal stratège de M. Obama, David Axelrod, a assuré que le sénateur de l'Illinois avait «énormément de considération pour Mme Clinton». «Elle aura un rôle important dans la campagne, ce sera une voix qui comptera pour faire avancer ce pays dans la prochaine administration», a dit M. Axelrod.

Une porte-parole de la campagne de M. Obama, Jen Psaki a indiqué de son côté que le sénateur de l'Illinois avait parlé par téléphone avec Mme Clinton vendredi et que les deux ex-rivaux se parlaient régulièrement. Mme Psaki a également indiqué que M. Obama avait parlé avec Bill Clinton jeudi dernier.

M. McCain est quant à lui depuis jeudi dans son ranch de Sedona, en Arizona, pour préparer la convention républicaine qui débute le 1er septembre à Minneapolis-St-Paul, au Minnesota.