Le président américain George W. Bush a rendu publiquement hommage au «courage» du dalaï lama et aux bouddhistes du Tibet, moins d'un mois avant d'assister à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques à Pékin.

A l'occasion du 10ème anniversaire d'une loi américaine sur les libertés religieuses, M. Bush a cité la Chine parmi les pays où le non-respect de ces libertés était un «motif d'inquiétude particulière», même si certains d'entre eux ont pris des mesures de réforme selon lui.

«Aujourd'hui, nous engageons vivement les dirigeants de tous ces pays à mettre fin immédiatement à leurs atteintes aux libertés religieuses», a dit M. Bush avant d'évoquer l'Iran, l'Erythrée, le Soudan, la Corée du Nord, la Birmanie, l'Ouzbékistan, l'Arabie saoudite et, plus longuement que les autres, la Chine.

M. Bush a parlé des Ouïgours, la plus importante des minorités musulmanes qui peuplent le Xinjiang, région de l'extrême-ouest chinois, en rébellion plus ou moins ouverte contre l'autorité chinoise.

Il a évoqué le sort de ceux qui, en Chine, sont forcés de célébrer leur culte de manière clandestine.

«Nous honorons aussi le courage du dalaï lama et des bouddhistes au Tibet», a-t-il dit.

Même si les Etats-Unis considèrent le Tibet comme faisant partie de la Chine, la question tibétaine est un sérieux contentieux dans les délicates relations entre les deux pays. Le gouvernement chinois considère le dalaï lama comme un dangereux séparatiste, le gouvernement et le Congrès américains voient en lui un champion des libertés.

Les dirigeants étrangers comme M. Bush ont été pressés de boycotter les Jeux olympiques et leur cérémonie d'ouverture le 8 août après les troubles survenus mi-mars au Tibet et les accusations de répression portées contre le régime chinois. Ils ont aussi été soumis à la pression du gouvernement chinois les appelant à ne pas politiser l'événement.

M. Bush a dit il y a des mois qu'il acceptait l'invitation aux Jeux. Mais la Maison Blanche a maintenu jusqu'au 3 juillet l'incertitude sur sa présence à la cérémonie d'ouverture.

M. Bush a dit qu'il allait aux Jeux pour suivre une compétition sportive. Mais il a souligné maintes fois qu'il soulevait la question des libertés à chaque occasion avec son homologue Hu Jintao et qu'il le ferait à nouveau en août.

A l'occasion du 10ème anniversaire de la «loi internationale pour la liberté religieuse», M. Bush a souligné avoir rencontré l'une des figures de la défense des droits des Ouïgours, Rebiya Kadeer et, le mois dernier, le dissident Li Baiguang.

Celui-ci, avocat protestant et militant des droits de l'Homme, a été arrêté récemment alors qu'il devait rencontrer des parlementaires américain, a rapporté M. Bush.

«Et mon message à l'attention du président Hu Jintao, la dernière fois que je l'ai rencontré, était le suivant: aussi longtemps que certains se battent pour leur liberté, les Etats-Unis sont à leur côté», a-t-il dit.

M. Bush a rencontré M. Hu la semaine passée à l'occasion du sommet des pays industrialisés au Japon.

En Iran, la bête noire des Etats-Unis au Proche-Orient, «l'antisémitisme du régime a provoqué l'indignation internationale», a dit M. Bush.

Mais il a aussi soulevé le cas de l'Arabie saoudite, l'alliée des Etats-Unis, «où la police religieuse continue à harceler les non-musulmans, mais où nous croyons aussi que les réformes promises par le roi Abdallah peuvent apporter un vrai changement».

Il a noté les progrès accomplis au Turkménistan et au Vietnam.

La «loi internationale sur la liberté religieuse» institue une commission surveillant l'état de la liberté religieuse dans le monde et un rapport annuel sur la situation

dans chaque pays.