Londres «retournera» devant le Conseil de sécurité de l'ONU en cas d'absence de progrès sur les droits de l'homme au Zimbabwe, a indiqué samedi un porte-parole de Downing Street, au lendemain du rejet d'un projet de résolution sur des nouvelles sanctions.

«Nous allons continuer à défendre fermement les droits de l'homme et la démocratie et nous retournerons devant le Conseil de sécurité en l'absence de progrès réels sur la médiation, l'accès humanitaire et la fin des violences», a indiqué un porte-parole du premier ministre Gordon Brown.

Disant sa «déception» face au rejet du projet de résolution, suite notamment à un veto de la Russie et de la Chine, le porte-parole a reconnu dans un communiqué que cela n'avait pas été «le résultat recherché».

«Mais nous avons d'autres options. Nous allons poursuivre nos efforts», a-t-il précisé, citant «la demande du premier ministre au secrétaire général de l'ONU d'envoyer son émissaire au Zimbabwe de manière urgente» et une «discussion avec nos partenaires de l'Union européenne dans les jours à venir dans la perspective de nouvelles mesures qui puissent être prises contre le régime».

«Le premier ministre va discuter avec (le président français Nicolas) Sarkozy, (le président de la Commission européenne José Manuel) Barroso et d'autres demain (dimanche) à Paris», a également indiqué le porte-parole.

Les options comprennent l'extension de la liste des personnes interdites de séjour dans l'Union européenne et des mesures contre des sociétés détenues par les personnes sur cette liste, a-t-il dit.

«Il était judicieux de presser à une résolution ferme du Conseil de sécurité et ceux qui s'y sont opposés portent dorénavant la responsabilité de l'échec», selon le porte-parole.

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband a déjà réfuté samedi que le projet de sanctions ait été «mal avisé». Un haut responsable du bureau de M. Brown avait vendredi soir indiqué à l'AFP que le premier ministre s'était déclaré «très déçu par le résultat (du vote)».

Le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale au Zimbabwe, est un des plus durs critiques du président Mugabe.

Le projet de résolution, rédigé par les États-Unis, a recueilli neuf voix pour (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Belgique, Croatie, Italie, Costa Rica, Panama, Burkina Faso), cinq contre (Chine, Russie, Afrique du Sud, Libye, Vietnam) et une abstention (Indonésie). Le texte a donc été rejeté.