La Russie a menacé mardi de «réagir», en mettant en place de «la technique militaire», à un éventuel début de déploiement d'une défense antimissile américaine près de ses frontières, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

«Si, près de nos frontières, débute le déploiement réel d'un système de défense antimissile stratégique américain, alors nous serons obligés de réagir non pas de façon diplomatique, mais par des méthodes techniques militaires», a souligné le ministère.

«Il n'y a aucun doute que le rapprochement d'éléments de l'arsenal stratégique américain en direction du territoire russe peut servir à affaiblir notre potentiel de dissuasion», poursuit le communiqué.

«Il est clair que la partie russe prendra, dans une telle situation, les mesures adéquates pour compenser la menace (ainsi) créée à sa sécurité nationale. Mais ce n'est pas de notre choix», ajoute le ministère.

Ce communiqué a été diffusé après que Prague et Washington eurent signé mardi un accord bilatéral de défense antimissile, malgré les multiples mises en garde de Moscou et l'hostilité de l'opinion publique tchèque.

Vladimir Poutine, qui était alors encore président, avait déclaré en février dernier que la Russie pointerait ses missiles sur l'Ukraine, la Pologne et la République tchèque si les projets d'élargissement de l'OTAN ou de déploiement du bouclier antimissile américain se concrétisaient dans ces pays.

En juillet 2007, Moscou avait agité la menace de déployer des missiles dans l'enclave de Kaliningrad, située entre la Pologne et la Lituanie, si Washington n'acceptait pas la solution de remplacement russe à son projet de bouclier antimissile.

La Russie proposait à l'époque, à la place du projet américain de déploiement d'éléments d'un système antimissile en Pologne et en République tchèque, de partager avec les États-Unis une station radar en Azerbaïdjan.

Moscou considère que le projet américain constitue une menace pour sa sécurité, alors que les États-Unis font valoir qu'il vise à protéger l'Europe contre des risques émanant de pays dits «voyous», comme l'Iran.