Le candidat républicain à la Maison-Blanche John McCain a rendu un hommage appuyé mercredi à son adversaire démocrate Barack Obama à l'occasion d'une intervention devant les congressistes du NAACP, la principale organisation de défense des droits civiques des Noirs américains.

«Ne lui dites pas ce que j'ai dit mais (M. Obama) est de bien des manières un homme impressionnant», a dit M. McCain devant les représentants de cette association, créée il y a cent ans et actuellement en congrès à Cincinnati (Ohio, nord).

M. Obama «a inspiré un grand nombre d'Américains dont beaucoup qui ne croyaient pas, à tort, qu'une campagne présidentielle pouvaient les concerner et leur proposer des solutions», a ajouté M. McCain qui, selon des sondages, ne recueille l'assentiment que d'une infime minorité de la communauté noire.

Un sondage publié mercredi par le New York Times indique que 89% des électeurs noirs souhaitent voter pour M. Obama contre 2% qui lui préfèrent M. McCain. Le même sondage relève que si 83% des Noirs ont une opinion favorable de M. Obama contre 2% qui en ont une opinion défavorable, 5% seulement des Noirs ont une opinion favorable de M. McCain contre 57% qui en ont une opinion défavorable.

«Le succès (de M. Obama) devrait rendre fiers tous les Américains», a dit M. McCain ajoutant avec le sourire: «je préférerais bien sûr que son succès ne se poursuive pas aussi longtemps qu'il l'espère». «Cela me rend fier que le pays que j'ai aimé et servi toute ma vie continue de progresser et de toujours s'améliorer», a-t-il ajouté avec sérieux. «Le sénateur Obama parle de faire l'Histoire et il a déjà commencé à la faire», a ajouté le sénateur de l'Arizona.

M. McCain, un des rares sénateurs à avoir refusé de voter, en 1983, en faveur d'un jour férié en l'honneur de Martin Luther King -il s'est excusé depuis- a également rendu hommage au pasteur assassiné il y a quarante ans.

«Que je gagne ou non votre soutien, j'ai besoin de votre bienveillance et de vos conseils», a-t-il aux représentants du NAACP. «Si je devais gagner (la présidentielle), j'en aurai besoin davantage», a-t-il insisté.

«J'ai toujours cru dans ce pays, en une Amérique bonne et grande. Mais j'ai toujours su que nous pourrions bâtir une Amérique meilleure, sans lieux ni individus laissés sans espoir ou opportunités à cause des péchés de l'injustice ou de l'indifférence. Ce serait parmi les plus grands privilèges de ma vie de travailler avec vous pour cette cause», a-t-il conclu.