L'Eglise anglicane, réunie lundi en synode, a approuvé par vote le principe de l'ordination de femmes évêques, après un vif débat entre conservateurs et libéraux, ont rapporté les médias britanniques.

Avant le vote, plus de 1 300 membres du clergé ont menacé de quitter l'Eglise anglicane si le Synode Général votait en faveur de l'ordination de femmes évêques. Le Synode Général a rejeté des mesures de compromis visant à tenir compte de ceux qui n'acceptaient pas cette réforme.

Les trois chambres du Grand Synode, les laïcs, les évêques et le clergé, ont participé au vote. Les évêques ont voté en faveur de cette mesure par 28 contre 12, le clergé par 124 contre 44 refus, et les laïcs par 111 votes favorables contre 68, indique le quotidien the Times.

Le Grand Synode a notamment refusé un compromis qui visait à concilier libéraux et traditionnalistes. Il s'agissait de créer un groupe de «super-évêques» qui auraient été chargés d'officier dans les paroisses refusant les femmes évêques.

Il a également voté contre la création de nouveaux diocèses pour les paroisses refusant d'accepter des femmes évêques.

Cette question de l'ordination des femmes menace de provoquer un schisme au sein de l'Eglise, forte de 77 millions de fidèles dans le monde, et déjà divisée sur l'homosexualité.

Le synode est réuni à York, au nord de l'Angleterre, la deuxième ville la plus sacrée dans l'Eglise après Canterbury.

L'archevêque de Canterbury, Rowan Williams, à la tête de l'église anglicane et son numéro 2, l'archévêque de York, John Sentamu, étaient en faveur d'un compromis, afin d'éviter un exode des fidèles, selon le Times. Mais ils restaient opposés à toute solution mettant en péril l'ordination des femmes.

Des voix s'étaient également faites entendre pour qu'une décision sur le sujet soit reportée de quelques mois.

L'autorité de Rowan Williams a été affaiblie par la formation fin juin à Jérusalem d'une nouvelle communion au sein de l'Eglise, par quelque 300 évêques et archevêques conservateurs dénonçant sa ligne libérale envers l'homosexualité et un «déclin spirituel» en Occident.

Les dissidents, qui disent représenter 35 millions de fidèles, affirment cependant que leur initiative n'est pas un schisme mais la création d'«une Eglise dans l'Eglise» destinée à faire avancer la réforme de l'intérieur.

Rowan Williams a invité ces religieux «à réfléchir attentivement aux risques encourus».

L'Eglise anglicane connaît de profondes divisions depuis l'ordination et la consécration en 2003 de Gene Robinson, un Américain ouvertement homosexuel, comme évêque du New Hampshire.