(Bruxelles) L’actrice australienne Cate Blanchett, ambassadrice de bonne volonté pour l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), a exhorté mercredi les eurodéputés à s’opposer aux « mythes dangereux » qui alimentent la « peur » et les politiques anti-immigration.

Devant l’hémicycle bruxellois, elle a commencé par évoquer la guerre entre Israël et le Hamas en répétant l’appel du HCR à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat et à une libération immédiate de tous les civils retenus en otages », sous les applaudissements de l’assemblée.

« Le conflit a coûté, et continue de coûter, des milliers de vies innocentes », a-t-elle ajouté.

Cate Blanchett a rappelé qu’au niveau mondial, les guerres, les catastrophes naturelles et les bouleversements politiques avaient provoqué le déplacement de 114 millions de personnes. Elle a souligné que parmi les exilés ayant quitté leur pays, la grande majorité restait dans les États avoisinants.

« J’exhorte chacun d’entre vous à s’opposer fermement aux mythes dangereux colportés trop largement et qui alimentent trop de peur et d’hostilité, selon lesquels tous les réfugiés se dirigent vers l’Europe », a-t-elle déclaré.

À propos des exilés qui tentent la traversée de la Méditerranée au péril de leur vie, l’artiste australienne a souligné que « personne ne met ses enfants dans un bateau si l’eau n’est pas plus sûre que la terre », ajoutant que « les murs, les barbelés, les refoulements ne sont pas une solution ».

Elle a fait part de la « honte » de « nombreux de ses compatriotes » face à la politique migratoire, « aujourd’hui discréditée et largement abandonnée », de son pays, l’Australie, qui a relégué pendant des années les clandestins tentant de gagner ses côtes vers des camps offshore.

Elle a aussi affirmé que la Convention de Genève sur les réfugiés, datant de 1951 et remise en cause par la ministre de l’Intérieur britannique Suella Braverman, était « toujours d’actualité » et « fondatrice de notre humanité commune ».

L’actrice, qui a cité plusieurs témoignages de réfugiés rencontrés lors de ses missions pour le HCR, a exhorté les eurodéputés à « garantir que les politiques de l’UE se focalisent sur leur protection et non sur le renforcement des frontières ».

Elle a aussi alerté l’UE sur les besoins financiers des agences humanitaires. « Alors que le nombre de personnes forcées à fuir leur domicile augmente, globalement les financements baissent », a-t-elle indiqué, rappelant que le HCR à lui seul avait urgemment besoin de 600 millions de dollars d’ici à la fin de l’année.