Marie-Claude Barrette insiste : le fait qu’elle lance sa propre plateforme ne signifie qu’elle écarte un éventuel retour au petit écran. Mais pour l’instant, son nouveau projet accapare tout son temps. « Je n’ai pas fermé la porte à la télé. C’est la télé qui m’a fermé la porte », précise-t-elle.

Mercredi, Marie-Claude Barrette a levé le voile sur MarieClub, un espace numérique « de découverte et d’apprentissage » qui propose des contenus qu’elle produit par l’entremise d’Umano, une boîte de production qu’elle a créée en collaboration avec Attraction (En direct de l’univers, Les chefs).

Accessible à partir de son nouveau site internet, cette plateforme comprend notamment des entretiens vidéo dans lesquels elle discute d’une panoplie de sujets (finances personnelles, santé, famille) avec différents experts (les psychologues Rose-Marie Charest et Lory Zephyr, le professeur Jacques Nantel, le pédiatre Jean-François Chicoine), un club de lecture auquel participent les comédiennes Maude Guérin, Sophie Prégent et Guylaine Tremblay, ainsi qu’un journal personnel. Une fois par mois, Marie-Claude Barrette interviewera une personnalité connue, et chaque semaine, un nouvel épisode d’Ouvre ton jeu, sa populaire émission balado, y sera déposé, en primeur et sans publicité.

MarieClub voit le jour sept mois après que l’animatrice a piloté sa dernière émission à TVA. En période de coupes, la chaîne n’a pas renouvelé son contrat, après 12 saisons de Deux filles le matin, et 2 saisons de Marie-Claude.

« C’est la seule voie que je pouvais prendre, affirme Marie-Claude Barrette. Je n’ai plus de place à la télé. Qu’est-ce que je fais après ça ? Ce n’est plus le temps de sortir un magazine ; on sait comment c’est rendu difficile. Mais je n’avais pas envie de retourner chez moi et d’arrêter d’être la courroie de transmission que j’ai été durant toutes ces années. Je veux continuer d’outiller les gens. »

« Je n’ai pas l’âge de prendre ma retraite, poursuit la communicatrice de 54 ans. Quand tu perds ton emploi, forcément, tu cherches quelque chose d’autre. »

Une plateforme payante

Le coût d’abonnement au MarieClub rebutera sans doute certaines personnes. On parle de 15,99 $ par mois ou 149,99 $ par année. Marie-Claude Barrette sait qu’il peut s’agir d’un frein, surtout en période d’inflation. « Je vois les commentaires. Les gens voudraient me suivre, mais financièrement, ce n’est pas possible pour certains d’entre eux. »

L’animatrice affirme qu’elle n’avait pas le choix. « Je n’avais pas envie de dépendre de partenaires financiers, de commandites… J’avais envie de liberté, en termes de création de contenu. »

D’après Marie-Claude Barrette, le MarieClub a besoin d’atteindre 2000 membres pour tomber « dans une zone stable ». La première phase du projet vient tout juste d’être enclenchée, mais déjà, d’autres phases sont prévues.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Marie-Claude Barrette

Le numérique m’offre plein de possibilités. Je pense que c’est ça, l’avenir. Je viens du monde télévisuel, mais le podcast me fait tellement vivre des choses que j’avais envie de vivre à la télé, mais qui n’étaient pas possibles.

Marie-Claude Barrette

Marie-Claude Barrette est catégorique : son incursion dans l’univers numérique est loin d’être un désaveu envers la télévision. Elle continue d’ailleurs de présenter des projets de documentaires comme productrice.

« Pour moi, la télé est encore un médium exceptionnel. J’en consomme beaucoup. Chaque jour, je regarde Indéfendable, STAT et Si on s’aimait. J’écoute des documentaires sur ICI Tou.tv, Vrai, Crave… J’écoute de tout, et j’essaie d’encourager tout ce qui est québécois. Mais est-ce que j’ai besoin d’être dans la télé ? Pas vraiment. Elle vit très bien sans moi. »

Inspiration Oprah

En lançant le MarieClub, et particulièrement son club de lecture, Marie-Claude Barrette s’inspire visiblement du modèle d’Oprah Winfrey, l’une des premières personnalités médiatiques à avoir adopté le style thérapeutique.

« C’est sûr qu’Oprah m’a influencée. Janette [Bertrand] aussi. Ces deux femmes m’ont nourrie. Elles m’ont beaucoup appris. »

Quant au club de lecture, Marie-Claude Barrette raconte avoir essayé d’en fonder un pendant ses années à TVA, mais l’opération s’est toujours avérée trop complexe.

Un club de lecture, c’est rassembleur. Quand j’avais mes enfants à la maison, j’étais souvent seule. Avoir un club de lecture, échanger… c’est ce que mon médecin de famille m’avait conseillé.

Marie-Claude Barrette

« Il m’avait dit : “Écoute Oprah. Écoute Claire Lamarche. Essaie de faire partie d’un groupe pour couper ta solitude.” Parce que l’isolement, ce n’est pas juste quand il n’y a personne dans ta vie. J’avais trois enfants, mais des fois, échanger avec d’autres adultes, ça fait du bien », souligne-t-elle.

La plateforme MarieClub vient d’être mise en ligne.

Consultez le site de Marie-Claude Barrette