(New York) La Bourse de New York a terminé de peu dans le vert jeudi, faisant du surplace toute la séance, sans parvenir à franchir la barre symbolique et historique des 5000 points pour l’indice S&P 500, le plus représentatif du marché américain.

Le Dow Jones qui a grappillé 0,13 % à 38 726,33 points et l’indice élargi S&P 500 qui a pris 0,06 % à 4997,91 points, ont touché de nouveaux plus hauts, malgré ces hausses minimes.

Le NASDAQ, à dominante technologique, a gagné 0,24 % à 15 793,71 points.

En cours de séance, le S&P 500 s’est hissé à moins d’un point des 5000 avant de céder le peu de terrain gagné.

« Lorsque ce jalon des 5000 points sera franchi, ce sera une étape marquante. C’est seulement un nombre, mais il est symbolique de la force qu’on a vu dans les actions malgré tout ce qui se passe dans le monde », a commenté pour l’AFP, Angelo Kourkafas, stratège en investissement chez Edward Jones.

Le marché a digéré de nombreux résultats d’entreprises, Disney et le fabricant de micro-processeurs Arm Holding ayant drainé tout l’intérêt des investisseurs. Les taux obligataires se sont tendus à 4,15 % pour celui à dix ans contre 4,12 % la veille.

Disney a grimpé de 11,49 % à 110,53 dollars, un plus haut depuis un an pour l’action du royaume enchanté.

Après des bénéfices de bonne facture, la distribution d’un dividende augmenté et une réduction des pertes de son service de streaming Disney+, le groupe a aussi fait plusieurs annonces dans les divertissements.

Le groupe californien a réalisé 23,55 milliards de dollars de chiffre d’affaires pour la période d’octobre à décembre, premier trimestre de son exercice décalé, dont il a dégagé 2,15 milliards de bénéfice net, plus qu’attendu.

Disney a également annoncé une prise de participation dans Epic Games, l’éditeur du jeu vidéo phénomène Fortnite, à hauteur de 1,5 milliard de dollars.

Coté à New York, le champion britannique des microprocesseurs Arm, filiale du groupe japonais SoftBank, s’est envolé de 47,89 % à 113,89 dollars, ce qui a fait passer sa valorisation boursière bien au-dessus de 100 milliards de dollars.

Entre octobre et décembre, SoftBank a dégagé un bénéfice net de 950 milliards de yens (5,9 milliards d’euros), contre une lourde perte équivalente à 5,5 milliards d’euros un an plus tôt.

SoftBank s’est félicité jeudi d’avoir diversifié son portefeuille d’investissements ces dernières années, pour amorcer un virage vers l’intelligence artificielle via Arm.

Les titres de Confluent, groupe de services sur le cloud, ont été très recherchés (+34,09 %), après un chiffre d’affaires en hausse de 26 % sur un an au quatrième trimestre. Pour la première fois, le groupe a dégagé une marge opérationnelle positive.

Le groupe de paiement électronique Paypal a chuté de 11,24 %. Si son quatrième trimestre a dépassé les attentes avec des ventes de 8,03 milliards de dollars, ses prévisions de bénéfices pour l’année 2024 ont déçu le marché.

Le fabricant de jouets Mattel (+0,32 %) a affiché des résultats en hausse au quatrième trimestre, mais il table sur un chiffre d’affaires stable en 2024 et a lancé un nouveau plan d’économies.

La ligne Barbie, qui représente un quart des ventes du groupe au quatrième trimestre 2023, a vu ses ventes bondir de 27 % surfant sur le film éponyme, plus gros succès de l’année au box-office.

Le front macro-économique a été calme hormis les demandes hebdomadaires d’allocations chômage qui ont reculé de 9000, à 218 000, montrant que le marché du travail américain est encore solide.

« L’indice d’inflation CPI, attendu mardi, sera le prochain catalyseur », a prédit Angelo Kourkafas. « Ce sera un facteur déterminant pour savoir si les 5000 points du S&P 500 vont constituer un plafond à court terme ou bien une marche pour aller plus loin et inviter davantage d’investisseurs » à miser sur les actions.

L’indice S&P/TSX clôture en baisse

Le principal indice boursier canadien a cédé près de 50 points, jeudi, plombé par les pertes dans les secteurs des télécommunications et des services publics, tandis que les marchés boursiers américains ont fait des gains.

L’indice composé S&P/TSX a perdu 49,54 points à 20 919,64.

Cette semaine a été plus calme sur le plan de l’actualité que la semaine dernière, lorsque le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a jeté un froid sur les espoirs d’une baisse des taux en mars, a souligné Konstantin Boehmer, responsable des titres à revenu fixe chez Placements Mackenzie.

Cela a encore un effet sur les marchés aujourd’hui, a-t-il déclaré.

Si les données économiques continuent d’être bonnes, les attentes en matière de taux pourraient continuer d’être repoussées, a indiqué M. Boehmer.

« Nous sommes dans un flou », a-t-il déclaré, alors que les investisseurs lorgnent les données économiques et attendent des signes indiquant que la Réserve fédérale américaine pourrait commencer à réduire ses taux.

« Ils sont très proches, mais ils ne sont tout simplement pas encore rendus au point d’appuyer sur la gâchette », a-t-il illustré.

La situation est similaire au Canada, avec une inflation toujours supérieure aux niveaux recherchés par la Banque du Canada, a affirmé M. Boehmer.

« L’inflation n’est toujours pas là où elle devrait être. Mais en fin de compte, ils seront très probablement dans le même bateau que les États-Unis, a-t-il déclaré. Les États-Unis sont le capitaine et la Banque du Canada est probablement le premier lieutenant de ce même navire. »

Vendredi, il y aura une révision des données de l’Indice des prix à la consommation (IPC) aux États-Unis, a noté M. Boehmer — ce qui n’est normalement pas une publication particulièrement pertinente, mais cette fois-ci, le contexte est différent.

Le gouverneur de la Fed Christopher Waller a indiqué qu’il pourrait s’agir d’une publication de données de grande importance.

« Dans son discours du 16 janvier, il a spécifiquement mentionné cette révision de l’IPC comme une information clé qui pourrait donner aux membres du comité de la Réserve fédérale la confiance dont ils ont besoin pour progresser davantage […] dans leur chemin vers la réduction des taux d’intérêt », a affirmé M. Boehmer.

« Parce que c’est important pour la Fed, c’est important pour nous. »

Si l’IPC est révisé à la baisse, cela pourrait faire augmenter les attentes d’un début de réduction des taux d’intérêt, a expliqué M. Boehmer.

« S’il y avait une révision significative à la baisse, le marché sauterait dessus à bras ouverts », a-t-il soutenu.

Le dollar canadien se situait à 74,26 cents US, en hausse par rapport à 74,24 cents US mercredi.

Sur la bourse des matières premières de New York, le pétrole brut augmentait de 2,36 $ US à 76,22 $ US le baril et le gaz naturel perdait cinq cents à 1,92 $ US le million de BTU.

L’or était en baisse de 3,80 $ US à 2047,90 $ US l’once et le cuivre était en recul de trois cents à 3,70 $ US la livre.

La Presse Canadienne