(Londres) Les prix du brut poursuivaient leur recul jeudi, le retour de pétroliers de grands armateurs en mer Rouge rassurant le marché qui craignait des problèmes d’approvisionnement par cette zone clef où les tensions restent vives.

Vers 6 h 20, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, dont c’est le dernier jour de cotation, baissait de 1,05 %, à 78,81 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, perdait 1,13 %, à 73,27 dollars.

« Les pétroliers […] ayant repris leurs traversées du canal de Suez et de la mer Rouge, grâce à la présence rassurante d’une équipe maritime dirigée par les États-Unis dans la région, cela a permis de dissiper certaines inquiétudes immédiates concernant les problèmes d’approvisionnement », explique Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Des navires de l’armateur CMA-CGM sont en effet revenus en mer Rouge après les attaques perpétrées par des rebelles houthis du Yémen, et ceux de Maersk vont faire de même, ont indiqué mercredi les deux géants du transport maritime.

« Certains navires ont transité par la mer Rouge » et « nous envisageons d’augmenter de façon progressive le transit de nos navires par le Canal de Suez » – qui relie la Méditerranée à la mer Rouge – a indiqué le groupe français CMA-CGM dans un message à ses clients, transmis à l’AFP.

Maersk se prépare de son côté à « reprendre la navigation dans la mer Rouge vers l’est comme vers l’ouest », a indiqué le transporteur danois dimanche dans un communiqué, et les premiers cargos emprunteront le canal « le plus vite possible ».

« Toutefois, les tensions restent vives », nuance Mme Streeter. « Les prix du brut restent donc largement élevés, d’autant plus que l’économie américaine montre des signes de résilience, ce qui renforce les perspectives de la demande mondiale ».

Par ailleurs, les investisseurs attendent jeudi la publication de l’état des stocks hebdomadaires commerciaux américains par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) pour la semaine achevée le 22 décembre.

La fédération des professionnels du secteur, l’American Petroleum Institute (API), a estimé mercredi que les stocks de brut avaient monté d’environ 1,84 million de barils la semaine dernière, et ceux d’essence avaient baissé de 482 000 barils. Les données de l’API sont réputées toutefois moins fiables que celles de l’EIA.

Les analystes tablent pour leur part sur une baisse de 2,85 millions de barils des réserves commerciales de brut, et sur une légère baisse d’environ 250 000 barils d’essence, selon la médiane d’un consensus compilé par Bloomberg.