(New York) Les cours du pétrole se sont repris vendredi après leur forte chute de la veille, l’attention du marché se portant désormais sur l’OPEP+, qui se réunit la semaine prochaine et qui pourrait intervenir pour enrayer la baisse des prix.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a gagné 4,12 % à 80,61 dollars repassant au-dessus de la barre des 80 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre, a bondi de 4,10 % à 75,89 dollars.

La veille, les deux références mondiales avaient dévissé, tombant toutes deux à leurs plus bas niveaux depuis début juillet, à 76,60 dollars le baril de Brent, et 72,16 dollars le baril de WTI.

« Jeudi on a vu les ventes s’accélérer quand on a crevé le plancher de 78 dollars le baril » de Brent, a commenté à l’AFP Andy Lipow de Lipow Oil Associates.  

« Aujourd’hui, on a assisté à des achats de couverture alors que les prix sont tombés à un niveau très bas », a ajouté l’analyste.

L’attention du marché se focalise désormais sur l’OPEP+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés), dont une intervention devient de plus en plus probable à mesure que les prix chutent, selon les analystes.

« Cela pousse le marché à penser que l’OPEP+, tout en maintenant ses réductions volontaires de production, pourrait commencer à réfléchir à des réductions supplémentaires afin de soutenir les prix », a encore expliqué Andy Lipow.  

« L’OPEP+ va devoir passer à la vitesse supérieure et donner des indications solides sur ce qu’elle compte faire en 2024 », a aussi affirmé Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb interrogé par l’AFP.

Pour l’analyste, la question se pose de savoir si « l’Arabie saoudite doit porter le fardeau seule [avec seulement un peu d’aide de la Russie] » en amputant encore sa production, ou si « elle pourrait exiger de certains autres membres de l’OPEP qu’ils se joignent à elle pour réguler le marché ».

La prochaine réunion ministérielle des membres de l’OPEP+ est prévue le 26 novembre à Vienne, siège de l’alliance.

« Jusqu’à présent, c’est surtout l’Arabie saoudite, avec un peu d’aide de la Russie, qui a géré de manière proactive le marché pétrolier et le prix du pétrole en procédant à des réductions significatives », rappelle M. Schieldrop.

En avril, le royaume produisait encore 10,5 millions de barils par jour, avant de réduire à 9 millions de barils par jour qui demeure son niveau de production actuel. Sa production ordinaire est d’environ 10 millions de barils par jour, selon Seb.