(New York) La plateforme américaine de livraison de courses Instacart a terminé la journée à 33,70 $ US en hausse de 12 % sur son prix de lancement de 30 $ US. Un nouvel indice de l’appétit des investisseurs pour le retour des introductions en Bourse.

Le grand évènement de la journée à New York a été les débuts en Bourse de la plateforme de livraison de courses Instacart. Après avoir été catapulté dans les premiers échanges, et pris jusqu’à 43 %, l’action du groupe de San Francisco s'est repliée légèrement pour clore la séance néanmoins en hausse de 12,3 %.

La plateforme est désormais valorisée quelque 9,3 milliards de dollars, et 11,3 milliards en comptant les titres attribués aux employés et dirigeants d’Instacart. Il faudra encore patienter pour savoir si le test est réussi.

C’est beaucoup moins que les 39 milliards de valorisation de la société lors de la dernière levée de capitaux préalable à la cotation, en 2021, juste avant le coup d’arrêt qu’a vécu le secteur du capital-investissement, principalement lié à la remontée brutale des taux d’intérêt.

« Le marché s’est beaucoup ajusté depuis », a commenté, mardi, Fidji Simo, la directrice générale, française, d’Instacart, lors d’un entretien à la chaîne CNBC.

Cette entrée sur la Bourse électronique NASDAQ va permettre à des actionnaires existants de lever 660 millions de dollars.

Maplebear, maison mère d’Instacart, a choisi de ne pas émettre d’actions nouvelles, ce qui signifie que l’entreprise ne retirera rien financièrement de l’opération, même si elle lui donne plus de visibilité auprès des consommateurs et des investisseurs.

« Pour nous, il ne s’agissait pas de lever de l’argent », a expliqué Fidji Simo. « Nous voulions nous assurer que nos employés aient la liquidité sur les actions pour lesquelles ils ont travaillé si dur », c’est-à-dire leur offrir la possibilité de vendre leurs titres sur le marché.

Après l’introduction du spécialiste de l’architecture des microprocesseurs Arm, jeudi, la cotation d’Instacart est un nouveau test important pour le marché des entrées en Bourse, qui sort de près de deux ans d’hibernation.

Un autre gros poisson se présente déjà, car le spécialiste du marketing en ligne Klaviyo doit faire ses débuts dès mercredi, avec une valorisation similaire à celle d’Instacart.

Créé en 2012, Instacart compte plus de 1400 partenaires en Amérique du Nord – représentant 85 % du marché américain en épicerie (hors alcool) –, des magasins locaux aux grands distributeurs nationaux.

L’attractivité d’Instacart tient, pour partie, à ces partenariats, mais aussi au fait que le groupe reste sur cinq trimestres consécutifs de bénéfices, fait remarquable sur un marché aux marges très tendues, sur lequel beaucoup perdent de l’argent.

Instacart doit, pour partie, cette trajectoire financière à sa décision de pousser les feux sur la publicité, ce qui lui a permis de diversifier ses revenus et de se positionner dans un domaine où les marges sont plus confortables.

L’enjeu majeur, pour l’entreprise, est désormais celui de la croissance, qui a piétiné au premier semestre.