(New York) Les Bourses occidentales se sont repliées mardi, entraînées par des indicateurs macroéconomiques décevants, une remontée des taux obligataires et par la hausse des prix du pétrole après des annonces de l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial.

À Wall Street, qui rouvrait mardi après un week-end férié, le Dow Jones a perdu 0,56 %, l’indice NASDAQ a cédé 0,08 % et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,42 %.

La Bourse de Paris a, elle, terminé en baisse de 0,34 %, tout comme Francfort. Londres a conclu en baisse de 0,20 %, résistant un peu mieux, les matières premières pesant plus lourd dans la composition de son indice.

Les prix du pétrole ont en effet grimpé après l’annonce de la prolongation de la réduction de production de l’Arabie saoudite et des exportations de la Russie jusqu’à fin 2023, culminant à leurs plus hauts niveaux depuis novembre.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a gagné 1,16 %, pour finir à 90,04 dollars, quand le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, a lui pris 1,26 %, pour s’établir à 86,69 dollars, tous deux au plus haut depuis mi-novembre.

Or, « les hausses des prix du pétrole alimentent les craintes sur l’inflation », commente Vincent Juvyns, analyste de JP Morgan, ce qui tend les investisseurs alors que plusieurs banques centrales doivent se prononcer sur leurs politiques monétaires en septembre.

L’attention des marchés s’est aussi portée sur « les mauvais indicateurs PMI » qui ont confirmé le ralentissement de l’économie européenne, relève l’analyste.

L’indicateur pour le secteur privé français a été révisé à la baisse à son « plus fort taux de contraction » en presque trois ans, selon S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB).

En Espagne, en Italie et dans la zone euro, les légères révisions à la baisse ont été la norme.

« Il y a donc une salve de mauvaises nouvelles, tant sur la croissance que sur l’inflation », ajoute Vincent Juvyns.

Avec un tel ralentissement, les investisseurs espèrent que la Banque centrale européenne (BCE) mettra un terme lors de sa réunion le 14 septembre à sa série de hausses de taux directeurs, son principal outil pour lutter contre l’inflation mais dont les conséquences sont lourdes sur l’économie.  

La perspective d’une nouvelle hausse de taux suscite des inquiétudes « car elle est susceptible d’aggraver une situation déjà difficile » et d’entraîner « l’euro à la baisse », souligne Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Outre-Atlantique, la Réserve fédérale américaine (Fed) se réunira les 19 et 20 septembre.

En parallèle, sur le marché obligataire, le taux d’intérêt de la dette américaine à deux ans, le plus sensible aux anticipations de politique monétaire, montait à 4,95 % contre 4,88 % à la dernière clôture. Le rendement du Bon du Trésor à 10 ans s’établissait à 4,25 % contre 4,18 %.

Le taux d’intérêt de l’emprunt à 10 ans allemand montait à 2,61 %, contre 2,58 la veille.

Commerzbank perd du crédit

La deuxième banque allemande Commerzbank (-6,10 %) a reculé après la publication d’une note de Barclays rétrogradant le titre en « sous-pondéré », entraînant sa rivale Deutsche Bank (-2,96 %) vers le bas.

La distribution mal servie

Les entreprises de la grande distribution ont particulièrement souffert en Europe après la publication d’une note sectorielle d’analystes de JPMorgan qui révisent à la baisse leur recommandation sur la plupart des groupes.  

Ahold Delhaize a lâché plus de 6 %, Tesco 2,84 % et Carrefour 2,19 %.

Léger repli de l’euro

Le dollar grimpait mardi face à l’euro et la livre britannique, profitant de son statut de valeur refuge et de l’aversion pour le risque des investisseurs. L’euro reculait de 0,67 % à 1,0723 dollars vers 16 h 55 (heure de l’Est).

Le bitcoin cédait 0,48 % à 25 692 dollars.