Chaque dimanche, nous braquons les projecteurs sur des éléments de l’actualité financière et boursière qui peuvent être utiles à l’investisseur, mais qui pourraient être passés sous le radar.

La Réserve fédérale américaine (Fed) haussait le 26 juillet le taux des Fonds fédéraux de 0,25 point de pourcentage pour le porter à 5,5 %, un sommet en plus de 20 ans. Il s’agissait d’une 11e hausse depuis mars 2022.

Les marchés à terme sur les taux d’intérêt aux États-Unis indiquent actuellement une probabilité de plus de 60 % qu’il s’agissait de la dernière hausse de taux du cycle actuel de resserrement des conditions monétaires par la Fed, explique Mathieu Lachance, l’un des gestionnaires du Fonds d’Arbitrage Améthyste. Entre la dernière hausse et la première baisse de taux qui suivra éventuellement, il s’écoule en moyenne une période de 6 à 7 mois, ce qui nous amène à l’hiver prochain. À quoi s’attendre alors pour le marché boursier ?

La dernière phase dans le cycle de hausses des taux est généralement propice à une bonne performance des marchés boursiers, et c’est ce à quoi nous assistions depuis le printemps, rappelle Mathieu Lachance. Mais la tendance devrait s’inverser dans la foulée de la première baisse de taux, et une chute marquée du marché des actions est alors probable étant donné que l’effet des hausses de taux sera de faire plonger l’économie en récession.

Le secteur des télécoms canadien traverse une période difficile alors que Telus, le troisième acteur en importance, vient d’annoncer 6000 mises à pied. BCE, qui a déjà effectué 1300 suppressions de poste en juin, risque-t-elle d’annoncer d’autres mises à pied lors de la divulgation de ses prochains résultats trimestriels dans quelques mois ?

Plus encore, la firme aura-t-elle à sabrer son dividende dont le rendement s’approche de 7 % et qui se veut certainement un élément important pour soutenir le cours de l’action ? « Rien n’est impossible, car en technologie, tout bouge si vite », répond Jean-Paul Giacometti, vice-président, gestionnaire de portefeuilles chez Claret, Gestion de placements.

Après avoir déduit l’utilisation pour ses opérations et ses dépenses en capital, les flux de trésorerie libre disponibles au versement du dividende totalisent entre 2 et 3 milliards, alors qu’il en coûte 3,2 milliards pour payer ce dividende, estime le gestionnaire. Mais il ne croit pas que la direction optera pour une baisse du dividende, du moins pour l’instant. Elle va plutôt le maintenir au même niveau pendant un certain temps, mais en s’abstenant probablement de l’augmenter de 5 % comme elle le fait généralement chaque année, selon lui.

On se souviendra qu’une action rapide de la Fed et des autorités réglementaires avait évité au printemps une crise bancaire lors de la faillite de la Silicon Valley Bank et de la Signature Bank. La firme de notation Moody’s rappelait toutefois en début de semaine que le risque demeure présent en abaissant la cote de 10 banques régionales aux États-Unis à la suite de la présentation de leurs résultats du deuxième trimestre. Les banques canadiennes présenteront leurs prochains résultats trimestriels dans deux semaines, et les investisseurs seront certes à l’affût afin de voir si elles montreront la résilience qu’on leur connaît habituellement. La divulgation des résultats trimestriels précédents en mai avait causé une certaine volatilité des titres bancaires canadiens, mais la plupart de ceux-ci se sont bien replacés et montrent une appréciation intéressante au cours des deux derniers mois.

Nombre de fleurons de Québec inc. ont présenté d’excellents résultats trimestriels au cours des dernières semaines. Notons entre autres les firmes de génie-conseil WSP Global et SNC-Lavalin, l’épicier-pharmacien Metro et le constructeur de simulateurs de vols CAE. Les investisseurs doivent s’attendre également à de bons résultats dans deux semaines pour la Banque Nationale, car le titre se trouve à un sommet historique.

L’intérêt des acheteurs potentiels pour la Banque Laurentienne s’avère quelque peu mitigé, un mois après l’annonce de sa mise en vente. Après avoir bondi jusqu’à 48 $ le jour de l’annonce, le cours de l’action se repliait tout près de 40 $ vendredi. Rappelons que la valeur comptable des actifs de la banque avoisine 60 $ par action.