(New York) Les Bourses mondiales ont monté lundi, Wall Street gardant son élan avec en ligne de mire l’espoir que la Réserve fédérale américaine (Fed) laisse son principal taux directeur inchangé à l’issue de la réunion mercredi, une première depuis mars 2022.

À New York, le Dow Jones a gagné 0,56 %, l’indice NASDAQ a pris 1,53 % et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 0,93 %. Tout comme le S&P 500, le NASDAQ a terminé à son plus haut niveau depuis fin avril 2022, soit plus de 13 mois.

En Europe, moins à la fête depuis trois semaines, les places financières ont terminé sur une hausse modeste, contrebalançant une bonne partie de leur baisse de la semaine passée. Paris a gagné 0,52 %, Francfort 0,93 % et Londres, pénalisé par les matières premières, n’a gagné que 0,11 %.

« Le marché demeure exceptionnellement soutenu », a commenté, au sujet de la place new-yorkaise, Adam Sarhan de 50 Park Investments, après avoir fini fort la semaine dernière.

« Il avait toutes les raisons de souffler », à la veille de la publication d’un indicateur d’inflation américain majeur, l’indice des prix CPI pour mai, a souligné le gérant, « mais il a continué à monter. »

« C’est un exemple parfait de ce qu’on peut voir en sortie de “bear market” », c’est-à-dire d’une phase qui a vu les actions reculer, comme cela a été le cas l’an passé, a insisté Adam Sarhan.

« Les investisseurs se positionnent de plus en plus » à l’achat sur le marché actions, ont relevé les analystes de JPMorgan.

« L’élan semble ne pas pouvoir retomber, ce qui montre que Wall Street est confiant dans le fait que la Fed (banque centrale américaine) ne va pas remonter ses taux », a estimé, dans une note, Edward Moya, d’Oanda.

Le comité de politique monétaire de la Fed doit se réunir mardi et mercredi avant de communiquer sa décision. Les opérateurs attribuent une probabilité de près de 80 % au scénario d’un statu quo, avant une possible hausse supplémentaire en juillet.

Plus tard dans la semaine, la Banque centrale européenne et celle du Japon se réunissent aussi.  

La BCE, qui a commencé plus tard que la Fed son cycle de hausse des taux, devrait, elle, à nouveau les relever, tout en signalant qu’elle n’entend pas en rester là, même si l’inflation recule et si la zone euro est entrée en récession.

La Banque du Japon devrait, quant à elle, adopter, de nouveau, le statu quo.

Le marché obligataire n’était pas très animé, les taux d’intérêt des dettes souveraines montant légèrement, à 2,35 % pour l’obligation allemande à 10 ans contre 2,37 % vendredi et à 3,74 % pour l’équivalent américain contre 3,73 %.

Succession en question

Après l’annonce du décès de l’ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, le titre de son groupe MediaForEurope (MFE, ex-Mediaset) a bondi. L’action « A », qui donne le droit à une voix à l’Assemblée générale des actionnaires, a gagné 5,86 % et l’action « B », qui vaut dix voix, de 2,32 %, sur fond de spéculations sur l’avenir de l’entreprise.

Les taux d’intérêt des obligations de l’État italien baissaient plus que le reste des taux européens. Celui de la dette à dix ans valait 4,05 %, contre 4,11 % à la clôture de vendredi.

Les croisiéristes prennent le large

Les croisiéristes ont pris le large, soutenus par un relèvement de recommandation des analystes de Bank of America et JPMorgan, encouragés par le niveau élevé des réservations et des tarifs.

Norwegian (+7,22 %), Carnival (+12,45 %) et Royal Caribbean (+2,57 %), les trois géants du secteur, ont tous connu une forte hausse.

Du côté du pétrole et des devises

Les cours du pétrole ont nettement reflué lundi, toujours sous l’emprise d’une série d’indicateurs décevants, qui font craindre un fléchissement de la demande, tandis que le marché doute d’une contraction de l’offre.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a reculé de 3,94 %, pour clôturer à 71,84 dollars.

Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en juillet, a lui cédé 4,34 %, à 67,12 dollars.

Du côté des devises, l’euro était quasiment stable (+0,07 %) face au billet vert, à 1,0757 dollar pour un euro.

Le bitcoin perdait 0,94 % à 25 891 dollars.