(New York) Le pétrole a terminé en légère baisse mardi, la lenteur de la reprise en Chine, le dollar plus fort et l’incertitude concernant l’économie mondiale ayant pesé sur les cours du brut.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, a cédé 0,42 %, à 74,91 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, a reculé de 0,35 %, à 70,86 dollars.

« Les cours du brut sont lestés par le dollar qui refuse de céder », a estimé Edward Moya, analyste d’Oanda, alors que le billet vert se hissait près de son plus haut niveau depuis un peu plus d’un mois face à l’euro, à 1,0859 dollars pour un euro vers 16 h.

« Les perspectives économiques mondiales comportent trop de points d’interrogation et cela ne donne pas beaucoup de confiance aux négociants pour acheter du brut », a ajouté l’analyste.  

Selon lui, le marché pétrolier, où l’offre reste abondante pour l’instant, pourrait se resserrer « à mesure que les États-Unis commenceront à renflouer leurs réserves stratégiques et que la reprise de la Chine se déroulera ».

Le ministère de l’Énergie américain a annoncé lundi qu’il allait commencer le rachat de 3 millions de barils qui devrait être livrés en août.

Pour Andy Lipow de Lipow Oil Associates, en revanche, le rachat américain pour reconstituer ses réserves stratégiques (SPR) a « peu de chances de faire monter le prix du brut ».  

« Pour le mois d’août les États-Unis vont acquérir 3 millions de barils alors que durant cette même période les raffineurs traitent quelque 500 millions de barils », a relativisé l’analyste, ajoutant que la planète consommait plus de 3 milliards de barils au mois d’août.

Par ailleurs, la Chine a publié mardi des indicateurs économiques moins bons qu’attendu pour avril, sur fond de demande encore faible, signe d’une reprise saccadée depuis la levée en décembre des restrictions strictes contre la COVID-19.

Les ventes de détail, principal indicateur de la consommation des ménages, ont augmenté de 18,4 % sur un an, un résultat inférieur aux prévisions des analystes. La production industrielle a aussi progressé en avril, mais également moins que les analystes ne le prévoyaient.

Ces données économiques chinoises inférieures aux prévisions obligent « les investisseurs pétroliers à revoir leurs prévisions concernant la demande future de pétrole de la part du premier importateur mondial de pétrole », avance Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.