(Londres) Le pétrole reprenait son souffle jeudi, les investisseurs prenant des bénéfices après trois séances de gains en raison d’une demande à court terme en berne, malgré l’ajustement à la hausse des prévisions à long terme de l’AIE.

Vers 5 h 50 (heure de l’Est), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février gagnait 0,12 %, à 82,80 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en janvier, prenait 0,01 %, à 77,29 dollars.

Un dollar plus fort après la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), « les craintes de ralentissement de la croissance », ou encore un bond « étonnamment important » des réserves commerciales américaines de pétrole peuvent expliquer la perte de vitesse du brut, affirme Craig Erlam, analyste chez Oanda.

« Mais en réalité, nous assistons probablement à une petite prise de bénéfices après un rebond », le pétrole ayant enchaîné trois séances consécutives en forte hausse, précise-t-il.

Le pétrole s’échangeant en dollar, un regain du billet vert pèse sur le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant des devises étrangères et réduit ainsi la demande.

Et durant la semaine achevée le 9 décembre, les stocks commerciaux américains de brut ont grimpé de 10,2 millions de barils, quand les analystes anticipaient une baisse de 3,5 millions, d’après les chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’informations sur l’énergie (EIA).

Il s’agit de « la plus grande accumulation hebdomadaire de pétrole brut aux États-Unis depuis mars 2021 », selon les analystes d’Oilytics.

Les réserves d’essence ont elles aussi considérablement augmenté, signe d’une consommation ralentie aux États-Unis.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a cependant relevé légèrement sa prévision de croissance de la demande de pétrole pour cette année et l’an prochain par rapport à celle du mois précédant, selon son rapport mensuel mercredi, malgré un contexte « d’économie mondiale possiblement en route vers la récession ».