(New York) Les cours du pétrole ont reculé mercredi, un contrecoup au coup de chaleur de mardi consécutif aux nouvelles de la chute d’un missile en Pologne, finalement attribué à la défense antiaérienne ukrainienne par plusieurs responsables.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, a abandonné 1,06 %, pour clôturer à 92,86 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en décembre, a cédé 1,53 %, à 85,59 dollars.

Mardi, le marché s’était redressé après l’annonce de la chute d’un missile près de la frontière entre Pologne et Ukraine, un temps attribué à la Russie par un responsable du renseignement américain.

Le président polonais Andrzej Duda a cependant jugé « hautement probable » qu’il s’agisse d’un projectile utilisé par l’Ukraine comme défense antiaérienne contre les attaques russes, scénario validé par l’OTAN et la Maison-Blanche.

Ces éclaircissements ont sans doute déclenché des ventes sur le marché de l’or noir, a expliqué Andrew Lebow, de Commodity Research Group, même si le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé mercredi que le missile était russe.

Les courtiers ont peu réagi à l’annonce que les stocks commerciaux de brut américains avaient diminué beaucoup plus que prévu la semaine dernière, soit 5,4 millions de barils contre 1,9 million attendu.

« J’imaginais le marché faire mieux que ça » et se reprendre après cette publication, théoriquement de nature à soutenir les cours, car elle témoigne d’un appétit renforcé pour le brut américain, a réagi Andrew Lebow.

Mais le rapport a également montré un ralentissement de la demande d’essence, de gazole et de fioul domestique aux États-Unis, ainsi qu’une hausse des stocks correspondants.

Ces signaux d’une demande molle de produits raffinés « ont pris le dessus », selon Andrew Lebow, dans un contexte d’appréhension quant à un possible ralentissement de la demande mondiale, sur fond de conjoncture économique dégradée.

« Le marché se concentre sur les éléments qui poussent à la baisse, comme les mauvaises données macroéconomiques en Chine et la demande », a estimé Matt Smith, de Kpler.

L’annonce qu’un pétrolier avait été touché mardi par un projectile, attribué à l’Iran par Washington, au large de la côte d’Oman, n’a pas davantage aidé les cours à se raffermir.

Pour Andrew Lebow, le marché pourrait aussi pâtir d’un retrait d’opérateurs spéculatifs, qui s’étaient massivement positionnés à la hausse depuis plusieurs semaines, mais se sont lassés d’attendre un envolée qui n’est jamais venue.