Malgré leur récent rebond motivé par le repli de l’inflation, les marchés boursiers font toujours face à des « risques baissiers prépondérants », avertissent les économistes de Desjardins dans la mise à jour de leurs perspectives des marchés financiers et de l’économie.

« Bien que le contexte économique reste très incertain, l’optimisme semble l’avoir emporté [sur les marchés boursiers], favorisé par un certain nombre de bonnes nouvelles », notent les économistes de Desjardins dans leur analyse publiée mardi matin.

« La diminution de l’inflation américaine observée en octobre » ainsi que « les premiers signaux d’une modération à venir du rythme des hausses de taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) » ont été bien perçus par les investisseurs boursiers.

Aussi, « les bénéfices des entreprises résistent assez bien pour l’instant à la modération de la demande et à l’augmentation des coûts des intrants et des coûts d’emprunt ».

En contrepartie, « plusieurs risques baissiers demeurent malgré les faibles niveaux [relatifs] de valorisation des indices boursiers », notent les économistes de Desjardins.

Chute des bénéfices

« D’abord, un contexte de taux d’intérêt élevés justifie des niveaux de valorisation plus faibles des titres cotés en Bourse. Les exigences de rentabilité des entreprises sont rehaussées alors que les rendements de marchés monétaires et obligataires deviennent plus attrayants. »

Ensuite, selon les économistes de Desjardins, « il ne faut donc pas s’attendre à un fort rebond [durable] des Bourses […] aussi longtemps que les bénéfices [des entreprises] n’enregistrent pas une augmentation importante ».

Or, « c’est plutôt l’inverse qui devrait se produire. Le ralentissement de l’économie, combiné avec une modération de l’inflation, risque d’entraîner une chute des bénéfices des entreprises », anticipent les économistes de Desjardins.

Quant à la Bourse canadienne en particulier, ils signalent que la récente performance de rendement positif de l’indice de marché S&P/TSX est attribuable surtout au fait que « le maintien des cours du pétrole à des niveaux élevés » a poussé le secteur de l’énergie (pétrole et gaz) vers « une part de plus en plus importante des bénéfices des entreprises dans l’indice S&P/TSX ».

Par conséquent, selon les économistes de Desjardins, « les importants excédents des compagnies pétrolières apportent un soutien à la valeur de l’indice S&P/TSX, mais ils augmentent aussi sa volatilité face aux fluctuations des prix [du pétrole]. Pour les autres secteurs de l’économie canadienne [représentées en Bourse], les perspectives restent nettement moins positives ».