(New York) La Bourse de New York, qui avait démarré en repli, a finalement poursuivi son rebond vendredi, suscité la veille par une décélération de l’inflation américaine.

Selon des résultats définitifs à la clôture, l’indice Dow Jones a grappillé 0,10 % à 33 747,86 points, mais le NASDAQ a encore engrangé 1,88 % à 11 323,33 points après +7,35 % jeudi. L’indice élargi S&P 500 a gagné 0,92 % à 3992,93 points.

Jeudi, Wall Street avait célébré de façon exubérante un recul de l’inflation qui fait espérer que la hausse des prix américaine et peut-être celle des taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) ont enfin atteint un pic.  

Les indices boursiers avaient affiché jeudi leurs plus fortes hausses quotidiennes depuis le début de la pandémie au printemps 2020.

Vendredi, le marché a continué à pousser « ce soupir de soulagement » compréhensible, selon Tom Cahill de Ventura Wealth Management, car globalement la Bourse « reste bien en dessous de son dernier sommet ».

Selon l’indice S&P 500, le plus représentatif du marché américain, « Lorsqu’il est tombé à son plus bas le marché était à 27 % en dessous de son sommet. Il est encore à 17 % en dessous », soulignait l’analyste.

Les investisseurs s’attendent toujours à ce que la Fed relève le coût de l’argent de 50 points de base en décembre après quatre hausses de taux d’affilée de trois quarts de point de pourcentage (0,75 %), « mais après on verra bien ce qu’il se passe », notait Tom Cahill.

Le marché obligataire est resté fermé en ce jour férié des anciens combattants et les rendements sur les bons du Trésor à dix ans sont demeurés à 3,81 % après avoir considérablement chuté la veille dans le sillage de la lecture plus faible de l’inflation.

Mais ce statu quo obligataire n’a pas empêché le dollar de poursuivre sa plongée face aux principales monnaies.  

Repli du dollar

Le billet vert a chuté lourdement de 1,48 % face à 1,0360 pour un euro, un niveau plus vu depuis début juillet. Il perdait également 1,78 % face au yen à 138,53 yens pour un dollar, repassant sous le seuil des 140 yens pour la première fois depuis début septembre.

« Le recul du dollar était favorable pour les multinationales américaines » dont une partie des profits se fait à l’exportation, ce qui a aussi soutenu les actions vendredi, relevait encore Tom Cahill.

Le secteur de la cryptomonnaie est resté nerveux alors que la plateforme d’échanges de cryptomonnaies dans la tourmente, FTX, a déclaré banqueroute vendredi, se mettant sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.  

Son patron et fondateur, Sam Bankman-Fried, 30 ans, multimilliardaire dont la fortune s’est évaporée en quelques jours, a démissionné.

« Il est encore trop tôt pour dire qu’il n’y aura pas d’autres cartes qui vont tomber », redoutait l’analyste de Ventura Wealth.  

« Après tout, tout se déroule très vite et le secteur des cryptoactifs valait quelque 3000 milliards de dollars il y a quelque temps et n’en vaut plus que 1000 milliards maintenant, aussi une large part de richesse a été détruite », ajoutait-il soulignant que nombre de fonds d’investissement ont des participations dans le secteur.

Vers 16 h 30, le bitcoin lâchait 5,82 % à 16 770 dollars autour de son plus bas depuis novembre 2020.

Une majorité de secteurs du S&P ont conclu dans le vert, surtout l’énergie (+3,06 %), alors que les cours du brut ont grimpé dans le sillage de l’annonce par la Chine d’un assouplissement de ses règles anti-COVID-19 pour les voyageurs, ce qui pourrait relancer la demande d’énergie.  

Les secteurs des services de communication (+2,47 %) et des technologies de l’information (+1,72 %) ont aussi terminé en hausse, affichant sur la semaine, leur meilleure performance depuis avril 2020.  

Les grands noms de la technologie ont continué leur ascension à un rythme un peu plus modéré que la veille toutefois, comme Apple (+1,93 %), Alphabet, la maison mère de Google (+2,72 %) ou Amazon (+4,31 %).

La technologie a aussi été tirée par les titres des fabricants de semi-conducteurs comme AMD (+5,70 %) ou Nvidia (+3,66 %).

La Bourse de Toronto clôture la séance sur un gain

La Bourse de Toronto a continué de grimper vendredi, s’emparant de plus de 120 points pour clôturer au-dessus de la barre des 20 000 points pour la première fois depuis le mois d’août, pendant que les grands indices américains ont avancé eux aussi.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a pris 121,15 points pour terminer la séance avec 20 111,51 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié à 74,40 cents US, selon le site spécialisé XE.com, après avoir enregistré jeudi un cours moyen de 74,75 cents US.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut s’est apprécié de 2,49 $ US à 88,96 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a reculé de 36 cents US à 6,23 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a gagné 15,70 $ US à 1769,40 $ US l’once et celui du cuivre a avancé de 16 cents US à 3,91 $ US la livre.

La Presse Canadienne