(New York) La Bourse de New York a terminé en net repli mercredi, prise à rebrousse-poil par le discours ferme du président de la banque centrale américaine (Fed), dont le communiqué initial lui avait fait espérer un geste accommodant.

Après avoir longtemps oscillé entre rouge et vert, le Dow Jones a fini en baisse de 1,55 %, tandis que l’indice NASDAQ a glissé de 3,36 % et l’indice élargi S&P 500 reculait de 2,50 %.

En Europe, Paris a reculé de 0,81 %, Francfort de 0,61 %, et Londres de 0,58 %. Seule la Bourse de Milan est parvenue à rester dans le vert (+0,03 %), mais ont clôturé avant la communication de la Fed, remettant au lendemain leur réaction aux annonces de la Réserve fédérale.

Les contrats à terme sur le CAC40 et le DAX, les indices phares des Bourses de Paris et de Francfort, étaient ainsi en nette baisse vers 20 h 35 GMT.

La Fed a relevé, comme prévu, son taux directeur de 0,75 point de pourcentage mercredi, pour le porter à une fourchette comprise entre 3,75 % et 4 %, au plus haut depuis près de 15 ans.

Dans le communiqué annonçant la décision, le Comité de politique monétaire de la Fed a indiqué que pour déterminer la trajectoire des taux, il « prendrait en compte l’effet cumulé du resserrement monétaire » déjà effectué sur l’activité économique.

Cette mention « a envoyé aux marchés le signal que la Réserve fédérale serait très prudente après les deux prochaines hausses de taux », a expliqué Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.

« Mais la conférence de presse (du président Jerome Powell) qui a suivi a réaffirmé que la Fed avait encore du chemin à faire […] et qu’il était prématuré de parler d’une pause dans les relèvements de taux, et cela a fait descendre le marché », a-t-il ajouté.

« L’inflation se révèle être un adversaire difficile à battre et la Fed a mis en garde contre des anticipations trop optimistes d’un retour à une politique monétaire plus accommodante », a observé Susannah Streeter, d’Hargreaves Lansdown.

Le luxe refroidi par la Chine

Les valeurs du luxe, sensibles au verrou sanitaire en Chine, pays qui représente l’un de leurs principaux relais de croissance, se tendaient après la réaffirmation de la politique zéro-COVID-19 par les autorités : LVMH a reculé de 2,17 %, Richemont de 1,92 % et Burberry de 1,13 %.  

La technologie dévisse

Sans surprise, la perspective de taux plus élevés pour plus longtemps, réaffirmée par la Fed, a glacé le secteur de la technologie, très dépendant du coût de l’argent pour financer sa croissance.

Apple (-3,73 %), Microsoft (3,54 %), Alphabet (-3,79 %), Tesla (-5,64 %) et Amazon (-4,82 %) ont tous pris un éclat, ce dernier descendant même à son plus bas niveau depuis mars 2020, aux premiers jours de la pandémie.

Le mouvement a touché Airbnb (-13,43 % à 94,41 dollars), malgré la publication d’un chiffre d’affaires et d’un bénéfice net supérieurs aux attentes.  

Du côté des matières premières et des devises

L’euro reculait de 0,51 % face au billet vert, à 0,9826 dollar. La livre cédait 0,79 % à 1,1393 dollar vers 16 h 35.

Le bitcoin perdait 1,46 % à 20 164 dollars.

Les prix du pétrole ont grimpé après la publication du niveau des stocks de pétrole américain en forte baisse la semaine dernière, et au plus bas depuis novembre 2014.

Le baril de Brent du mer du Nord pour livraison en janvier, a gagné 1,59 % à 96,16 dollars, tandis que le WTI américain, pour livraison en décembre, a pris 1,84 % à 90 dollars.

Le prix du gaz naturel européen bondissait de 16,95 %, 135,89 euros le mégawattheure, dopé par le regain des inquiétudes liées à la Russie. La Maison-Blanche s’est dite mercredi « de plus en plus préoccupée » par l’éventualité d’une frappe nucléaire russe.  

Les cours mondiaux des céréales, qui s’étaient envolés en début de semaine, ont entamé un repli mercredi après l’annonce du retour de la Russie dans l’accord sur le corridor en mer Noire, malgré des doutes sur la tenue des engagements pris par Moscou, avec des baisses de plus de 5 % sur le marché américain du blé.