(New York) La Bourse de New York a terminé sur une note contrastée jeudi, le NASDAQ pâtissant de la journée noire de Meta (Facebook), tandis que le Dow Jones s’en est sorti grâce aux valeurs défensives, moins sensibles à la conjoncture.

Le Dow Jones a gagné 0,61 % et enchaîné une cinquième séance de hausse consécutive, tandis que l’indice NASDAQ a lui cédé 1,63 %. L’indice élargi S&P 500 a lâché 0,61 %.

La séance a été marquée par le dérapage de Meta, qui pèse près de 3 % de l’indice NASDAQ. L’action a perdu 24,56 % sur la journée, pour tomber à son plus bas niveau depuis janvier 2016.

En un an, le groupe de Menlo Park (Californie) a perdu près de 600 milliards de dollars de capitalisation boursière.

Meta avait annoncé, mercredi après Bourse, un nouveau recul de son chiffre d’affaires trimestriel (-4 %), le second d’affilée.

Le réseau social pâtit du ralentissement du marché de la publicité dont son modèle dépend quasi intégralement, et de la concurrence d’autres plateformes, en premier lieu TikTok.

Même s’il a été, de très loin, le plus durement touché, Meta a entraîné avec lui tout le secteur technologique, que ce soit Apple (-3,05 %), Amazon (-4,06 %) ou Alphabet (-2,34 %).

Le Dow Jones, lui, a dû son salut à la résistance de valeurs défensives, recherchées en période de ralentissement économique, qui avaient, pour la plupart publié des résultats jugés satisfaisants.

C’est le cas du groupe d’engins de construction Caterpillar (+7,71 % à 212,14 dollars), porté par un chiffre d’affaires et un bénéfice net nettement supérieurs aux prévisions. Il a fait état d’une demande toujours soutenue au troisième trimestre.

Autre vedette du jour, le laboratoire Merck, également bien au-delà des prévisions des analystes, aidé notamment par les ventes de son traitement anticancéreux Keytruda.

Quant au câblo-opérateur Comcast (+1,49 % à 31,97 dollars), il a aussi profité d’un chiffre d’affaires meilleur qu’anticipé par les analystes, même s’il a enregistré une perte consécutive à la dépréciation massive de sa participation dans le groupe britannique Sky.

« C’est l’une de ces journées où il est facile de discerner les secteurs autour desquels sont concentrés les différents indices », a commenté Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.

L’analyste a aussi relevé la performance du secteur énergétique, « qui continue d’être un pilier » du marché, « alors que la technologique est clairement plus mitigée ».

ExxonMobil (+0,38 % à 107,55 dollars) a ainsi atteint jeudi le plus haut niveau de son histoire.

Les investisseurs ont accueilli avec prudence l’annonce d’une croissance de 2,6 % en rythme annuel au troisième trimestre aux États-Unis, un rythme supérieur aux 2,3 % anticipés par les économistes.

La première économie mondiale a ainsi renoué avec la hausse de son produit intérieur brut (PIB) après deux trimestres de contraction.

Mais pour Art Hogan, cet indicateur « appartient au passé », car de nombreuses données ont montré, depuis, que l’économie américaine ralentissait. Le rapport sur le PIB trimestriel lui-même témoigne d’ailleurs d’un essoufflement du secteur de l’immobilier, a souligné Art Hogan.

La perspective d’un retournement du cycle économique a favorisé la baisse des taux obligataires, qui accompagnent le scénario, désormais dominant chez les opérateurs, d’une banque centrale américaine (Fed) prête à lever le pied prochainement.

Twitter a avancé (+0,66 % à 53,70 dollars) et s’est approché encore un peu plus du prix proposé par Elon Musk (54,20 dollars), qui doit conclure le rachat du réseau social vendredi. Le titre est au plus haut depuis le début de la saga Twitter, il y a près de sept mois.

Tesla (+0,20 % à 225,09 dollars), dont Elon Musk est le patron et le principal actionnaire, a également profité de ce qui s’annonce comme la fin d’une longue séquence agitée.

McDonald’s (+3,31 % à 265,11 dollars) progressait à la faveur de résultats meilleurs qu’attendu, même si son chiffre d’affaires a reculé de 5 % sur un an au troisième trimestre. La chaîne de restauration rapide reste affectée par sa sortie de Russie. À périmètre comparable, ses ventes sont en hausse de 9,5 % sur un an.

Le cigarettier Altria a plié (-1,92 % à 45,42 %) après l’annonce d’un bénéfice net légèrement inférieur aux attentes. Le groupe de Richmond (Virginie) a par ailleurs dévoilé mercredi un partenariat stratégique avec le japonais JT Group, très axé sur le tabac à chauffer, considéré comme l’alternative d’avenir à la combustion du tabac.

La Bourse de Toronto a quant à elle clôturé en hausse, jeudi, pour une cinquième séance de suite, stimulée par la vigueur des secteurs des technologies de l’information et des métaux pour batteries, pendant que les grands indices américains ont terminé en ordre dispersé.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a avancé de 72,35 points pour terminer la journée avec 19 352,11 points.

Le marché canadien est stimulé par l’énergie, qui représente une grande partie du TSX, tandis qu’aux États-Unis, les résultats trimestriels du secteur technologique tirent les marchés vers le bas, a souligné Les Stelmach, vice-président principal et gestionnaire de portefeuille chez Franklin Templeton Canada.

Le secteur torontois des technologies de l’information a été soutenu par un titre en particulier, a expliqué M. Stelmach : celui de Shopify, qui a dévoilé jeudi de meilleurs résultats que prévu. Les actions de la société ont bondi de 17,1 %.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 73,82 cents US, en hausse par rapport à celui de 73,72 cents US de mercredi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a avancé de 1,17 $ US à 89,08 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a rendu 24,4 cents US à 5,88 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or s’est déprécié de 3,60 $ US à 1665,60 $ US l’once et celui du cuivre a rendu 2,6 cents US à 3,52 $ US la livre.

Avec La presse Canadienne