(Paris) Les marchés occidentaux ont débuté la semaine avec enthousiasme, à l’approche de plusieurs résultats d’entreprises, dont les géants technologiques américains, et rassurés par la détente des taux obligataires.

À Wall Street, le Dow Jones a gagné 1,34 % – à son plus haut depuis un mois et demi –, l’indice NASDAQ a progressé de 0,86 % et l’indice élargi S&P 500 a pris 1,19 %.

Sur le Vieux Continent, Paris a pris 1,59 %, Francfort 1,58 %, Milan 2,05 %. À Londres, où le conservateur Rishi Sunak va devenir le prochain premier ministre britannique à la suite de Liz Truss, l’indice phare a progressé de 0,64 %.

Le profil de Rishi Sunak, ex-banquier de 42 ans, « rassure beaucoup », souligne Alexandre Baradez, analyste chez IG France, notant que « la livre britannique se détend ».

L’actualité de la semaine va être extrêmement chargée pour les marchés « et elle va peser très lourd, avec les géants technologiques américains qui vont donner le ton sur les publications », selon l’analyste français.

Alphabet et Microsoft sont attendus mardi, suivis par Apple et Amazon jeudi. Au total, plus de 1500 sociétés cotées à Wall Street doivent publier leurs comptes trimestriels d’ici vendredi.

L’actualité macro-économique est aussi riche. La Banque centrale européenne (BCE) devrait encore frapper fort jeudi en relevant à nouveau ses taux d’intérêt, malgré le risque d’une récession dont elle s’accommode désormais face à l’urgence d’endiguer l’inflation.

« On voit l’interprétation du marché sur les intentions de la BCE », selon Alexandre Baradez, qui estime que les gardiens de l’euro accompagneront la brutale hausse des taux avec un discours plus nuancé en constatant le ralentissement de l’économie.

La BCE a déjà relevé ses taux directeurs à deux reprises depuis l’été, mettant fin à une décennie de généreuse politique monétaire : après une hausse de 0,50 point en juillet, le rythme s’est accéléré à 0,75 point en septembre, non sans susciter des débats internes.

Après un pic vendredi, le coût de l’emprunt pour les États redescendait nettement en Europe.  

Outre-Atlantique, avec l’espoir que la Banque centrale américaine (Fed) ralentisse son tour de vis monétaire, « on a vu les taux redescendre la semaine dernière », souligne également l’analyste.  

Toutefois, de nouvelles inquiétudes sont venues d’Asie, « après un congrès du Parti communiste en Chine très politique avec peu d’orientation économique » et où le dirigeant Xi Jinping a encore renforcé son pouvoir, résume M. Baradez.

Les entreprises chinoises souffrent à Wall Street

Les sociétés chinoises cotées à Wall Street ont connu une très mauvaise journée, après le renouvellement du mandat du président chinois Xi Jinping, dimanche.

Alibaba a dévissé de 12,51 % à 63,15 dollars, tandis que JD.com (-13,02 %) et Pinduoduo (-24,61 %) plongeaient également. Même trajectoire pour Yum China (-13,96 %), qui contrôle les enseignes KFC, Taco Bell et Pizza Hut en Chine.

Les indices boursiers chinois avaient aussi dévissé plus tôt. La Bourse de Hong Kong, à dominante technologique, a chuté de plus de 6 %, chutant à son plus bas niveau depuis 2009.

Les mastodontes technologiques ont été frappés ces dernières années par la répression de Xi dans le secteur, ce qui a réduit les bénéfices et fait perdre des milliards de dollars de valorisation boursière.

Tesla brouillé par Twitter

Tesla a reculé (-1,49 % à 211,25 dollars), rare valeur de l’indice NASDAQ à finir dans le rouge.

Certains investisseurs et analystes s’inquiètent de la possible cession de nouveaux titres par Elon Musk, directeur général du constructeur de véhicules électriques, ainsi que d’éventuelles interférences du dossier Twitter dans la gestion du groupe.

Du côté des devises et des matières premières

L’euro grappillait 0,12 % à 0,9874 dollar vers 11 h 45 HAE, après avoir frôlé les 0,99 dollar, au plus haut depuis le 6 octobre. La livre perdait 0,19 % à 1,1281 dollar.

Le bitcoin reculait de 0,65 % à 19 361 dollars.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a cédé 0,25 % à 93,26 dollars et son homologue américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, a reculé de 0,55 % à 85,05 dollars.

Le gaz naturel européen poursuivait sa chute, sous les 100 euros (96,50 euros ; -15,03 %), au plus bas depuis la mi-juin. Cela est dû « à un temps doux en automne dans toute l’Europe et à des niveaux de stockage élevés avant l’arrivée de l’hiver », selon les analystes d’Energi Danmark.