(New York) Les marchés boursiers se sont repliés mardi, soucieux de la flambée des rendements obligataires et d’une probable forte hausse des taux d’intérêt de la banque centrale américaine (Fed) mercredi.

Les places européennes ont clôturé en repli malgré un début de séance dans le vert : Paris a reculé de 1,35 %, Francfort de 1,03 % et Milan de 1,66 %. Fermée lundi en raison des funérailles de la reine d’Angleterre Élisabeth II, la Bourse de Londres a cédé 0,61 %.

À New York, le Dow Jones a perdu 1,01 %, l’indice NASDAQ a abandonné 0,95 % et l’indice élargi S&P 500, 1,13 %.

Pour les analystes de Briefing.com, « le facteur le plus important » dans l’orientation de la séance aura été la poursuite de la remontée des taux obligataires.

Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans s’est envolé jusqu’à 3,60 %, une première depuis avril 2011.

Le taux à 2 ans, plus représentatif des anticipations du marché en matière de politique monétaire, a lui frôlé 4 % (3,98 %), un seuil qu’il n’a plus franchi depuis près de 15 ans.

En France, le taux à dix ans a atteint 2,48 %, un record depuis janvier 2014.

Les investisseurs se préparent à une nouvelle forte hausse du taux directeur de la banque centrale américaine (Fed), à l’issue de sa réunion de mardi et mercredi, pour lutter contre l’inflation.

Les analystes s’accordent globalement pour prévoir une troisième hausse consécutive de 0,75 point de pourcentage, même si certains envisagent un point de pourcentage.  

« Au-delà du chiffre, ce qui va intéresser le marché c’est le discours de Jerome Powell », le président de la Fed, afin d’en savoir plus sur les prochaines étapes, affirme Clémence de Rothiacob, gérante de Richelieu Gestion. « Le marché a besoin d’avoir de la visibilité et se demande combien de temps le durcissement va encore durer. »

En Suède, la banque centrale n’a pas fait dans la demi-mesure et a relevé mardi d’un point entier son principal taux directeur. Cela n’a pas empêché la couronne suédoise de descendre à son plus bas niveau depuis 21 ans face au dollar.

Le constructeur américain Ford (-12,32 %) a jeté un froid supplémentaire sur les Bourses en annonçant lundi soir qu’à la suite de récentes négociations, ses coûts augmenteraient d’un milliard de dollars au troisième trimestre par rapport à ses prévisions, en raison de l’inflation.  

« Nous sommes dans la période des avertissements sur résultats, avant bientôt les publications de résultats du troisième trimestre et le marché commence à prendre conscience que les marges attendues sont trop hautes », estime Mme de Rothiacob, qui ajoute que « le quatrième trimestre ne sera pas bon, ça ne fait aucun doute ».  

Vendredi, le groupe de messageries FedEx (-3,38 %) avait déjà publié, de façon anticipée, des résultats inférieurs aux attentes, évoquant un ralentissement de ses volumes partout dans le monde.

L’entrée en Bourse de Porsche agite toujours

La présidente du comité d’entreprise de Volkswagen (-0,27 %), Daniela Cavallo, a déclaré dans une interview au Financial Times que le constructeur automobile pourrait vendre davantage d’actions de sa filiale à 100 % Porsche AG, qu’il va faire entrer en Bourse fin septembre. Le titre de la société Porsche SE, qui contrôle Volkswagen, a gagné 3,76 %.

Du côté des devises et de l’énergie

L’euro perdait 0,51 % face au dollar à 0,9972 dollar vers 21 h 15 GMT.

Le bitcoin reculait de 2,83 % à 18 966 dollars, niveau proche de son plus bas de juin.  

Le prix du gaz naturel en Europe remontait de près de 10 % (+9,4 %) à 199,5 euros, peu après avoir touché un plus bas en près de deux mois à 169 790 euros.

Les cours du pétrole se sont repliés mardi, sous l’effet d’une détérioration du contexte économique générée par un resserrement monétaire et la remontée des taux.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a perdu 1,50 % pour clôturer à 90,62 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre, dont c’était le dernier jour de cotation, a lui abandonné 1,49 % à 84,45 dollars.