(New York) Les craintes de récession dominaient sur les marchés mondiaux mercredi, provoquant une forte baisse du cours du pétrole, mais aussi des taux d’intérêt, ce qui apportait un léger répit aux Bourses mondiales.

À Wall Street, après une nouvelle séance de baisse mardi, le Dow Jones a gagné 1,40 %, l’indice NASDAQ a pris 2,14 % et l’indice élargi S&P 500, 1,83 %.

Dans le rouge toute la journée, les indices européens se sont repris en fin de cotation. L’indice parisien CAC 40 a pris 0,02 %, la Bourse de Francfort 0,35 % et Milan 0,04 %. Seul Londres, à forte composante matière première, a lâché 0,86 %.

« Les marchés américains rebondissent avec la pause » notable des taux d’intérêt au milieu d’une tendance haussière, explique Edward Moya, analyste d’Oanda.

Après trois semaines de forte remontée, le coût de l’emprunt américain à dix ans, l’échéance qui fait référence, baissait un peu, même s’il restait à un niveau élevé (3,26 %).

Pour Art Hogan, de B. Riley Wealth Management, « la vague de baisses avait été trop loin » et Wall Street était prête pour un rebond technique, nourri par des achats à bon compte.

Cette séance dans le vert a mis fin à une série de sept sessions consécutives de baisse pour le NASDAQ, une première depuis 2016.

Mais ce répit a aussi été provoqué par les craintes sur la croissance mondiale, alors que les exportations et les importations chinoises ont connu en août un ralentissement plus important que prévu.

« Il y a un ralentissement marqué partout, mais on pouvait espérer que cela le soit moins en Chine », explique Florian Allain, chez Mandarine Gestion.

Autres conséquences de ces craintes, le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI), variété américaine de référence, a terminé mercredi à son plus bas en clôture depuis début janvier, soit avant l’invasion de l’Ukraine, sur un marché paniqué par la perspective d’une chute de la demande.

Le baril de WTI pour livraison en octobre a terminé en fort repli de 5,68 %, à 81,94 dollars. En dix jours, il a dévissé de plus de 16 %. Quant au baril de Brent de la mer du Nord, également avec échéance en octobre, il a lâché 5,20 %, à 88,00 dollars.

Les investisseurs attendent jeudi la réunion de la Banque centrale européenne. Ils anticipent de sa part une remontée des taux de 75 points de base, un mouvement rarissime par sa force pour sortir la zone euro d’une inflation tout aussi extrême (9,1 % sur un an en août).

C’est la décision qu’a prise la Banque du Canada jeudi, pour amener ses taux à 3,25 %, alors que la BCE n’est encore qu’à 0 %.

Le dollar roi

Les craintes de récession, qui attirent les investisseurs vers les valeurs refuges, comme le dollar, et la possibilité que la banque centrale américaine remonte encore fortement ses taux lors de sa réunion plus tard en septembre, faisaient encore remonter la monnaie américaine.

Le dollar a atteint un nouveau plus haut de 24 ans jeudi face au yen à 144,99 yens.

Il a touché aussi son plus haut depuis 1985 face à la livre britannique, qui est tombée jusqu’à 1,1406 dollars, minée par les craintes de récession au Royaume-Uni générées par la flambée de l’inflation.

L’euro, qui est passé lundi sous des nouveaux plus bas en vingt ans, s’est un peu repris, sur des prises de bénéfices avant la réunion de la BCE. Vers 20 h 55 GMT, il gagnait 1,02 % à 1,0006 dollars pour un euro.

Le bitcoin gagnait 2,06 %, à 19 372 dollars.

L’UE se mobilise sur l’énergie

Les enjeux énergétiques ont provoqué les plus fortes variations en Europe. À Paris, Engie a pris 4,90 % à Paris, alors que Bruxelles a proposé de plafonner les revenus des producteurs d’électricité à base de nucléaire et de renouvelables.  

Mais le plafond « serait supérieur à celui initialement envisagé » par les analystes, explique M. Allain de Mandarine Gestion. RWE (+7,70 %), Fortum (+6,76 %) Orsted (+4,00 %) ont fortement progressé.

À Londres, Centrica (+1,95 %) et SSE (+3,94 %), deux fournisseurs d’énergie, ont été dopés par la perspective d’un plan d’aides massives aux factures énergétiques qui devraient éviter des millions de factures impayées et éloigner les perspectives de taxes sur les « superprofits » du secteur.

Le prix du gaz naturel européen baissait de 13 % à 207 euros le mégawattheure.

Le feuilleton Musk-Twitter continue

Le cours de Twitter s’est redressé (+6,60 %) après le nouveau refus de la juge chargée de son contentieux avec Elon Musk de repousser la date du procès qui doit opposer les deux parties. La magistrate a néanmoins autorisé l’entrepreneur à intégrer à la procédure les éléments présentés par le lanceur d’alerte Pieter Zatko.