(New York) La Bourse de New York évoluait en hausse peu après l’ouverture mercredi, s’essayant à un rebond après une série de baisses, mais encore paralysée par l’incertitude ambiante sur la trajectoire de l’économie et la perspective d’une nouvelle hausse de taux marquée de la banque centrale américaine (Fed).

Vers 10 h 15, le Dow Jones prenait 0,18 %, l’indice NASDAQ gagnait 0,33 % et l’indice élargi S&P 500 0,21 %. Comme lors des séances précédentes, le petit élan montrait néanmoins déjà des signes d’essoufflement, moins d’une heure après l’ouverture.

« Le sentiment des marchés en ce moment est qu’il n’y a pas grand-chose à célébrer », a expliqué, dans une note, Patrick O’Hare, de Briefing.com.

L’espoir d’un rebond avait été douché mardi par la brutale remontée des taux obligataires, a souligné l’analyste, au diapason des anticipations d’une poursuite du durcissement monétaire de la Fed.

Mercredi, les rendements obligataires se tassaient un peu. Le taux des emprunts d’État américains à 10 ans évoluait à 3,29 %, contre 3,34 % la veille.

Le Wall Street Journal, qui avait déjà annoncé le coup d’accélérateur de la Fed sur les taux quelques heures avant la réunion de juin, a rapporté mercredi que le Comité de politique monétaire se dirigeait vers un nouveau relèvement de 0,75 point de pourcentage lors de sa réunion des 21 et 22 septembre.

« La seule chose qu’on connait actuellement, c’est la politique de la Fed », a tempéré Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

« Le marché, c’est ce qu’il ne sait pas qu’il n’aime pas. Quel est l’effet sur l’économie, est-ce que la consommation va finir par ralentir alors que ce n’est pas encore vraiment le cas ? Ca ce sont les inconnues dont le marché a peur. C’est ce qui explique ces mouvement erratiques. »

Illustration des contraintes auxquelles font face les entreprises américaines, le groupe agroalimentaire Kraft Heinz (-2,46 % à 36,51 dollars) a confirmé son objectif de résultat d’exploitation pour son exercice 2022, mais fait état d’une hausse de 20 % de ses coûts sur l’année, qu’il espère compenser par des hauses de prix.

Quant au groupe d’articles ménagers Newell Brands (-0,47 % à 17,00 dollars), qui possède notamment les stylos Sharpie ou les poussettes Graco, il était lui sanctionné mercredi pour un avertissement sur résultats. La société a fait état d’un ralentissement des commandes des détaillants et, là aussi, d’une hausse des coûts.

Le Livre beige de la Fed, attendu mercredi, devrait renseigner un peu plus sur les conditions économiques telles que ressenties par les entreprises américaines.

Le cours de Twitter se redressait (+4,17 % à 40,26 dollars) après le nouveau refus de la juge chargée de son contentieux avec Elon Musk de repousser la date du procès qui doit opposer les deux parties. La magistrate a néanmoins autorisé l’entrepreneur à intégrer à la procédure les éléments présentés par le lanceur d’alerte Pieter Zatko.

Le véhicule coté Digital World Acquisition Corp (DWAC) se reprenait un peu (+2,44 % à 22,67 dollars) après avoir abandonné 11,44 % mardi. Une forte incertitude pèse sur sa fusion avec la société de médias de Donald Trump, Trump Media and Technology Group. Initialement prévue mardi, l’assemblée générale qui doit statuer sur le report du délai de fusion a été repoussée à jeudi.

AIG grignotait quelques cents (+0,82 % à 52,79 dollars) après avoir formellement lancé le processus d’introduction en Bourse de sa filiale de gestion d’actifs et d’assurance-vie Corebridge Financial.

Cette opération, prévue fin septembre, devrait être, de très loin, la plus importante entrée d’une entreprise à Wall Street cette année, avec une valorisation totale estimée entre 13,5 et 15,5 milliards de dollars.

Les valeurs chinoises cotées à Wall Street poursuivaient leur glissade, déprimées par les nouveaux confinements massifs en Chine pour tenter de juguler la résurgence de la COVID-19 en Chine. Les géants du commerce électronique Pinduoduo (-2,16 %) et JD.com (-0,83 %) étaient ainsi tous deux en berne.