(New York) Les Bourses européennes ont clôturé en hausse vendredi avant que l’annonce du report de la réouverture du gazoduc Nord Stream ne glace les marchés encore ouverts, en premier lieu Wall Street, qui a fini la semaine dans le rouge.

Le Dow Jones a perdu 1,07 %, l’indice NASDAQ, 1,31 %, et l’indice élargi S&P 500, 1,07 %. Le NASDAQ a enchaîné, à cette occasion, une sixième séance de baisse consécutive, une séquence plus vue depuis plus de trois ans.

« Vous pouvez faire un lien direct entre la nouvelle de Gazprom » et le retournement du marché (nord-américain), a pointé Patrick O’Hare, de Briefing.com. « Cela ajoute un facteur d’incertitude. »

Le groupe a annoncé vendredi le prolongement de l’arrêt de Nord Stream, qui assure l’essentiel des approvisionnements de l’Europe en gaz russe, évoquant la nécessité de réparer une turbine défectueuse.

Le gazoduc devait initialement reprendre ses livraisons samedi, à l’issue de trois jours de maintenance.

« L’Europe est déjà dans une situation économique affaiblie, donc les marchés voient clairement (dans cette nouvelle) un facteur aggravant », a expliqué Bill Northey, d’US Bank Wealth Management.

La nouvelle a balayé l’optimisme affiché plus tôt vendredi après la publication du rapport mensuel sur l’emploi américain, selon lequel 315 000 emplois ont été créés en août, soit nettement moins que les 526 000 nouveaux postes de juillet.

« Ces chiffres ne sont ni trop bons, ni trop mauvais, ce qui fait plaisir aux marchés. Ils valident le scénario du “soft landing” (atterrissage en douceur, ndrl) de l’économie » que vise la banque centrale américaine (Fed), explique Alexandre Neuvy, gérant d’Amplegest.

Le rapport avait plu aux places européennes, qui ont fermé avant l’annonce de Gazprom. La Bourse de Francfort a rebondi 3,33 %, celle de Milan de 2,91 %, toutes deux parvenant à progresser sur l’ensemble de la semaine, au contraire de Paris (+2,21 % vendredi) et Londres (+1,86 %).

Les cycliques recherchées

Les valeurs cycliques, les plus sensibles à la conjoncture économique et qui ont récemment chuté, ont cette fois été demandées : dans le secteur automobile allemand, le groupe aux douze marques Volkswagen (+6,69 %) et son actionnaire majoritaire Porsche (+4,93 %) ont mené la course, avant des détails attendus concernant l’introduction en bourse prévue cet automne de la filiale de bolides de luxe Porsche AG. À Paris, Renault a pris 3,47 %.

Les valeurs bancaires étaient aussi recherchées avant la hausse des taux qui sera décidée par la BCE jeudi prochain, comme Commerzbank (+6,62 %) et Deutsche Bank (+5,45 %).

Le pétrole monte

Les cours du pétrole ont terminé en hausse vendredi, mais leur élan a été limité par l’annonce du prolongement de l’arrêt du gazoduc Nord Stream, qui fait craindre pour l’économie européenne et la demande d’or noir.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a gagné 0,71 %, pour clôturer à 93,02 dollars.

Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également pour livraison en octobre, a lui pris 0,30 %, 86,87 à dollars.

L’euro a lui été stoppé dans son élan par les nouvelles de Nord Stream et n’affichait plus qu’un gain de 0,11 %, à 0,9957 dollar pour un euro.

Le bitcoin perdait 0,65 % à 19 921 dollars.