(New York) La Bourse de New York a terminé vendredi sur une note positive son meilleur mois de l’année, confortée par des résultats dépassant des attentes pessimistes et par l’idée que la Fed n’aura pas la main trop lourde pour freiner l’économie et l’inflation.

Selon des résultats définitifs, l’indice Dow Jones a conclu la séance en hausse de 0,97 % à 32 845,13 points, une remontée de presque 7 % sur le mois.

Le NASDAQ a bondi de 1,88 % à 12 390,69 points, un bond de plus de 12 % en juillet.  

Quant à l’indice élargi S&P 500, il a avancé de 1,42 % vendredi à 4130,29 points et de plus de 9 % sur le mois, sa meilleure performance mensuelle depuis novembre 2020.

« Cette avancée intervient grâce aux résultats positifs de certains grands groupes, dont Apple et Amazon », résumaient les analystes de Schwab. « Cependant, Intel et Procter and Gamble ont tous deux déçu les attentes et publié des prévisions frustrantes qui ont limité les gains du Dow Jones », ajoutaient-ils.

Les publications des mégacapitalisations de la technologie, Amazon et Apple, avaient en effet rassuré jeudi après la clôture, avec des ventes meilleures que prévu même si leurs résultats nets étaient moins brillants.

Amazon a vu son titre grimper de 10,36 % à 134,95 dollars alors que son chiffre d’affaires a augmenté de 7 % au deuxième trimestre même si le géant de la distribution en ligne a accusé une perte de 2 milliards de dollars liée à des éléments exceptionnels.

Poids lourd du NASDAQ également, Apple (+3,28 %) a connu une demande robuste pour ses iPhones, mais son bénéfice a reculé au deuxième trimestre.

En revanche, Intel, membre du Dow Jones, a plongé de 8,56 % après être tombé dans le rouge au deuxième trimestre et avoir abaissé ses prévisions de chiffre d’affaires pour 2022, citant un ralentissement de l’activité mondiale.

La société d’accès à la diffusion en continu Roku s’est effondrée (-23,07 %), alors que sa direction a reconnu ne pas s’être attendue « à la sévérité de la contraction du marché publicitaire ».

Enfin, le groupe de produits de grande consommation Procter & Gamble (P & G) a chuté de 6,11 % après avoir fait part d’objectifs financiers annuels décevants.  

P & G, qui fabrique notamment les rasoirs Gillette et les couches Pampers, a mentionné l’impact négatif des taux de change, les prix plus élevés des matières premières et la hausse des coûts liés au transport comme éléments pesant sur sa croissance.

La Bourse de Toronto s’est quant à elle emparée de plus de 200 points et a également clôturé avec un gain.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a gagné vendredi 236,21 points à 19 692,92 points.

Dix des onze secteurs de la Bourse de Toronto ont avancé vendredi, ceux de l’énergie, de l’industrie et des matériaux ayant respectivement progressé de 2,9 %, de 1,7 % et de 2,4 %. Le secteur de la consommation de base est le seul à avoir reculé, de 0,74 %.

Sur l’ensemble du mois de juillet, le S&P/TSX a cumulé une hausse de 4,41 %, tandis que le S&P 500 a bondi de plus de 9 %.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 77,98 cents US, en hausse par rapport à celui de 77,91 cents US de la veille.

Profits des hydrocarbures

Les géants américains des hydrocarbures ExxonMobil et Chevron ont dégagé, eux, des profits pharaoniques dans le sillage de la montée des prix du baril cette année.

Pour le seul deuxième trimestre, ExxonMobil a gagné 17,9 milliards de dollars et Chevron, 11,6 milliards de dollars. À Wall Street, le titre Exxon a gagné 4,74 % et celui de Chevron +8,90 %.

Sur le front macro-économique, après la surprise d’un PIB américain en recul de 0,9 % au deuxième trimestre publié jeudi, l’indice d’inflation favori de la Fed a confirmé pour le mois de juin une nette accélération de la hausse des prix, qui pourrait avoir atteint un sommet.

L’indice PCE, basé sur les dépenses de consommation et baromètre préféré de la Banque centrale pour mesurer l’inflation, a grimpé de 6,8 % par rapport à juin 2021 et de 1 % par rapport à mai, tiré par l’énergie et l’alimentation.

Pour Edward Yardeni, du cabinet d’analyse Yardeni Research, « les investisseurs semblent miser sur une récession légère et une modération de l’inflation qui pourraient mettre fin au cycle de resserrement de la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed) plus tôt que prévu ».

La Fed avait relevé jeudi ses taux directeurs de 75 points de base comme attendu et laissé entendre que, si elle comptait opérer d’autres tours de vis, elle était aussi prête à les ralentir si nécessaire.

Redonnant du baume au cœur des investisseurs, la confiance des consommateurs américains s’est un peu améliorée en juillet tout en restant très proche du plus bas historique atteint en juin.

Les rendements obligataires à 10 ans ont un peu baissé à 2,64 %, leur plus bas en quatre mois.

Avec La Presse Canadienne