(New York) Les prix du gaz ont poursuivi leur hausse mercredi, galvanisés par la réduction des livraisons russes, quand ceux du pétrole ont été propulsés par une baisse plus forte que prévu des réserves commerciales américaines de brut.

Le TTF néerlandais, la référence du gaz naturel en Europe, a conclu à 205 euros (+2,5 euros) le mégawattheure (MWh).

Les livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream ont, comme annoncé lundi par le géant gazier russe Gazprom, baissé mercredi matin à près de 20 % des capacités du gazoduc, selon les données de l’opérateur allemand Gascade, renforçant les risques de pénurie, les nations européennes s’efforçant de reconstituer leurs réserves avant l’hiver.

Lundi, Gazprom avait annoncé qu’il allait encore diviser par deux dès mercredi ses livraisons quotidiennes via Nord Stream, invoquant une opération de maintenance sur une turbine.

Les cours du gaz européen ont atteint mercredi leur plus haut niveau depuis le 8 mars, lorsque le président américain Joe Biden avait proscrit les importations d’hydrocarbures russes.

Le groupe italien Eni a en parallèle annoncé avoir été informé par Gazprom que les livraisons de gaz seraient limitées à 27 millions de mètres cube mercredi, contre 34 millions « ces derniers jours ».

Les 27 membres de l’UE se sont accordés mardi sur un plan prévoyant que chaque pays fasse « tout son possible » pour réduire, entre août 2022 et mars 2023, sa consommation de gaz d’au moins 15 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période.

« Cet accord n’a pas le même mordant que le plan initial », jugeaient les analystes de Deutsche Bank.

« Les États peuvent limiter leurs réductions s’ils s’engagent à exporter davantage de gaz vers leurs voisins et exemptent également certaines industries des baisses demandées », ont-ils expliqué.

Moscou représentait jusqu’à l’an dernier quelque 40 % des importations gazières de l’UE.

Côté pétrole, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a gagné 2,12 % à 106,62 dollars.

PHOTO VASILY FEDOSENKO, REUTERS

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois est monté quant à lui de 2,40 %, à 97,26 dollars.

Les prix du brut ont été galvanisés par la publication de l’état des stocks américains de pétrole par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) qui ont enregistré une baisse plus forte que prévu la semaine dernière.

Durant la semaine achevée le 22 juillet, les stocks commerciaux d’or noir ont diminué de 4,5 millions de barils alors que les analystes s’attendaient à un repli d’1,5 million.

Les réserves d’essence ont aussi reculé fortement de 3,3 millions de barils contre des attentes d’une diminution d’1 million.

Cette baisse des stocks qui se double d’un nouveau prélèvement de 5,6 millions de barils dans les réserves stratégiques américaines, s’explique notamment par une hausse des exportations et une baisse des importations. « Les exportations sont montées à un niveau record », a indiqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates.