(New York) Les marchés boursiers mondiaux ont reculé mardi, inquiets pour l’approvisionnement en gaz de l’Europe et les conséquences de l’inflation sur les économies occidentales en pleine période de résultats d’entreprises.

Wall Street a terminé en nette baisse : le Dow Jones s’est replié de 0,71 %, le S&P 500 de 1,15 % et le NASDAQ de 1,87 %, s’inquiétant de l’impact de l’inflation sur la consommation après les avertissements de Walmart, le plus grand distributeur du pays.

Parmi les Bourses européennes, Francfort, sensible aux nouvelles sur l’approvisionnement en gaz, a perdu 0,85 %, Milan 1,04 %, Paris 0,42 % et Londres a fini à l’équilibre.

Le cours du gaz naturel européen de référence, le TTF néerlandais, s’est envolé à 202,45 euros le mégawattheure (MWh), 26 dollars de plus que la veille, son plus haut niveau depuis le record historique de mars.

Gazprom a annoncé lundi qu’il réduirait dès mercredi drastiquement ses livraisons de gaz à l’Europe, à environ 20 % des capacités du gazoduc Nord Stream, contre quelque 40 % actuellement, nouvel épisode des tensions entre la Russie et l’Europe dans le contexte de la guerre en Ukraine.  

Signe de l’inquiétude pour l’économie européenne face à une pénurie de gaz, l’euro chutait de 0,96 % à 1,0122 dollar vers 19 h 15 GMT.

Et « la faiblesse de l’euro pourrait s’accentuer si le risque d’une récession augmente dans la zone euro », rappelle Lee Hardman, analyste chez MUFG.  

À l’inverse, les prix du pétrole sont revenus dans le rouge.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a cédé 0,71 % à 104,40 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois a baissé de 1,77 % à 94,98 dollars.

Plusieurs indicateurs ont dessiné un tableau assombri de l’économie aux États-Unis, notamment la confiance des consommateurs qui a continué sa spirale négative en juillet pour le troisième mois consécutif.  

Par ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance et a alerté mardi sur les nombreux risques en vue.  

La Réserve fédérale américaine, qui se réunit mardi et mercredi, devrait cependant garder toutes ses forces pour la lutte contre l’inflation, avec une quatrième hausse de ses taux directeurs attendue.

Walmart et le commerce au rabais

Sur le marché américain, Walmart a dévissé de 7,60 % après avoir émis un avertissement sur ses résultats du trimestre et de l’année. L’entreprise a expliqué que ses clients dépensaient plus pour l’alimentation et l’essence à cause de l’inflation, et moins pour les autres marchandises, aux marges généralement plus élevées.

Target (-3,62 %), Dollar Tree (-6,29 %) et Costo (-3,25 %) ont reculé, tout comme Amazon, géant de la distribution en ligne (-5,23 %).

D’autres entreprises liées au commerce ont souffert en Europe, comme Sainsbury (-3,03 %), B & M (-3,78 %) ou Kingfisher (-8,54 %) à Londres.  

Une des coqueluches de Wall Street, Shopify, la plateforme des détaillants en ligne, basée au Canada, a fondu de 14 % à 31,55 dollars après avoir annoncé le licenciement de 10 % de son personnel soit 1000 personnes.  

Au rayon des résultats

La banque suisse UBS a chuté de 9,44 % après avoir rapporté une quasi-stagnation de son chiffre d’affaires au deuxième trimestre, le fabricant de semi-conducteurs français Soitec chutant de même (-8,15 %) après ses résultats. Randstad glissait de 7,72 % à Amsterdam.

À l’inverse, le chocolatier suisse Lindt & Sprüngli (+5,69 %), le géant de l’agroalimentaire et des produits d’hygiène Unilever (+2,95 %), le groupe de restauration collective Compass (+3,22 %) ont été davantage soutenus après leur publication.

Alphabet, la maison mère de Google, a vu son bénéfice net baisser de 13 % sur un an à 16 milliards de dollars au deuxième trimestre, dans un contexte de resserrement des budgets publicitaires à cause de la crise économique. Le titre a conclu en baisse de 2,56 % avant l’annonce des résultats, mais il rebondissait de 3,69 % dans les échanges électroniques après la clôture alors que les investisseurs avaient craint pire.

Du côté du bitcoin

Le bitcoin perdait presque 6 % à 20 886 dollars tandis que l’ethereum lâchait 9,40 % à 2122 dollars peu avant 21 h GMT.