(New York) Les Bourses mondiales ont encore été plombées jeudi par l’inflation qui accélère toujours, mais Wall Street a un peu relevé la tête en fin de séance après des déclarations jugées moins fermes que prévu par des membres de la banque centrale américaine (Fed).

En Europe, Milan a sombré de 3,44 %, les investisseurs s’inquiétant du sort du gouvernement de Mario Draghi, qui ne tenait plus qu’à un fil lors d’un vote au Sénat. Du côté du marché de la dette, le spread, le très surveillé écart entre les taux d’intérêt allemand et italien à dix ans, s’est nettement élargi.  

Londres a perdu 1,63 %, Francfort 1,86 % et Paris 1,41 %.

A Wall Street, le Dow Jones a perdu 0,46 %, l’indice NASDAQ a grignoté 0,03 %, et l’indice élargi S&P 500 a cédé 0,30 %.

Le marché américain a réagi favorablement aux déclarations de deux membres de la Réserve fédérale, le gouverneur Christopher Waller et le président de l’antenne de Saint-Louis, James Bullard, qui se sont tous deux prononcés jeudi pour un relèvement de 0,75 point de pourcentage du taux directeur lors de la prochaine réunion des 26 et 27 juillet.

« Ils ont insisté publiquement, ces derniers mois, pour prendre le pas sur l’inflation » et monter les taux, a expliqué Christopher Vecchio, de DailyFX. « Donc le fait qu’ils suggèrent tous les deux que 0,75 point est approprié donne au marché une raison de revoir l’idée qu’une hausse d’un point est dans les tuyaux. »

Mercredi, les investisseurs avaient mal réagi à la publication d’un indice des prix CPI très supérieur aux attentes et pariaient que la Fed opterait plutôt pour une hausse d’un point en juillet, une première dans l’ère moderne.

Après les sorties publiques des banquiers centraux, ils ont de nouveau privilégié l’hypothèse de 0,75 point.

Quincy Krosby, de LPL Financial, a néanmoins prévenu que rien n’était encore joué quant à la réunion de juillet, certains indicateurs pouvant modifier l’opinion des banquiers centraux.

JPMorgan, Ericsson déçoivent

Aux États-Unis, JPMorgan Chase a vu son bénéfice net reculer de 28 % au deuxième trimestre, prenant en compte une « modeste détérioration des prévisions économiques » et le titre a chuté de 3,49 %. Le bénéfice de la banque d’affaires américaine Morgan Stanley (-0,39 %) a chuté de 30 %.  

En Suède, l’équipementier télécoms Ericsson (-8,45 %) a publié un bénéfice inférieur aux attentes, érodé notamment par l’inflation et des problèmes logistiques de l’économie mondiale. Telecom Italia perdait 6,40 % à Milan, Orange 1,75 % à Paris et Deutsche Telekom 2,50 %.

En Angleterre, tout le secteur de l’assurance était en berne après avec la publication par la compagnie d’assurance britannique spécialisée dans l’automobile Sabre Insurance d’un avertissement sur ses bénéfices et la réduction de ses dividendes cette année. Elle s’effondrait de près de 40 % et Admiral Group chutait de plus de 18 %.

Novavax plonge après un avis sur son vaccin contre la COVID-19

L’action du groupe pharmaceutique américain Novavax plongeait de plus de 26 % après la publication d’un avis de l’Agence européenne du médicament faisant état de cas de fortes réactions allergiques à son vaccin contre la COVID-19.

Le pétrole encore en baisse

Les cours du pétrole ont limité leurs pertes jeudi après un nouveau plongeon initial, grâce à des prises de bénéfice et des achats à bon compte, mais le marché garde la récession en tête et reste orienté à la baisse.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s’est effrité de 0,47 %, pour clôturer à 99,10 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en août, il a reculé de 0,53 %, à 95,78 dollars.

L’euro sous la parité

L’euro est passé sous la parité avec le dollar pour le deuxième jour de suite, mais comblait un peu ses pertes ensuite. Vers 21 h GMT, il valait 1,0021 dollars.

Le bitcoin progressait de 4,94 % à 20 615 dollars.