(New York) Les places européennes ont confirmé leur rebond mercredi grâce à un léger ralentissement de l’inflation aux États-Unis, mais Wall Street a chuté, convaincue que la hausse des prix va se poursuivre.

En Europe les indices ont clôturé en forte hausse : la Bourse de Paris est montée de 2,50 %, Francfort de 2,17 %, Londres de 1,44 % et Milan de 2,84 %.

À New York, le Dow Jones a lâché 1,02 % et l’indice élargi S&P 500 1,65 %, mais c’est surtout l’indice NASDAQ qui a été chahuté, cédant 3,18 %.

Depuis son pic de fin novembre, le baromètre des valeurs technologiques a fondu de quasiment 30 %.

L’inflation s’est établie à 8,3 % en avril aux États-Unis, contre 8,5 % en mars, selon l’indice des prix à la consommation (CPI).

Ce premier ralentissement depuis huit mois a été permis par la baisse des prix de l’essence, qui avaient flambé en mars.

Cependant, les investisseurs s’attendaient à mieux (8,1 %) et l’inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, accélère encore sur un mois, à 0,6 % contre 0,3 % en mars.

« Il y a deux sentiments : d’un côté le marché pense qu’on a atteint un pic d’inflation, mais de l’autre côté, à court terme, il y a des choses qui montrent que la hausse des prix s’est élargie aux services », explique Alexandre Baradez, analyste de IG France.

« L’inflation n’est pas prête de disparaître et la Fed doit s’en occuper », résume Adam Sarhan, de 50 Park Investments.

Sur le marché obligataire, les taux d’emprunt des États-Unis ont temporairement grimpé, avant de se détendre sensiblement.

Le taux à 10 ans est monté jusqu’à 3,07 %, avant de glisser jusqu’à 2,92 %.

« Le marché obligataire ne sait pas trop sur quel pied danser », note Alexandre Baradez. Si l’hypothèse d’un sommet de l’inflation l’emportait, « on aurait un effet très fort à la baisse, mais, pour le marché obligataire, la Réserve fédérale ne va pas lever le pied » concernant ses hausses de taux directeurs, ajoute-t-il.

« Cette inflation persistante va pousser la Fed à (remonter les taux) de façon plus agressive », a anticipé Will Compernolle, de FHN Financial.

« Cela pourrait même amener des (membres de la Fed) à plaider pour une hausse de 0,75 point de pourcentage en juin », dit-il, une perspective qui avait pourtant été écartée par le président de l’institution, Jerome Powell, la semaine dernière.

Thyssenkrupp relève ses prévisions

Le conglomérat industriel allemand Thyssenkrupp a bondi de 11,31 % après avoir relevé ses prévisions de bénéfice d’exploitation et de chiffre d’affaires après une progression au deuxième trimestre de son exercice décalé attribuée à la hausse des prix et à des mesures de restructuration.

Haro sur les cryptomonnaies

Au diapason de la débandade des cryptomonnaies, la plateforme d’échanges de monnaies virtuelles Coinbase a dégringolé (-26,44 % à 53,72 dollars), après la publication, mardi après Bourse, de résultats inférieurs aux attentes.

Le groupe a vu le nombre d’utilisateurs mensuels et les volumes de transaction chuter par rapport au quatrième trimestre.

Tout le secteur a été pris dans la tourmente, de la plateforme boursière Robinhood (-12,08 %) au fonds indexé ProShares Bitcoin Strategy ETF (-6,48 %).

Dans le même temps, le bitcoin s’enfonçait sous les 30 000 dollars, en baisse de 6,12 % à 29 102,28 dollars.  

Le pétrole grimpe

Les prix du pétrole ont vivement rebondi, dans un marché très volatil après plusieurs séances de pertes, stimulé par les inquiétudes sur les conséquences d’un possible embargo de l’Union européenne sur les importations d’hydrocarbure russe.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin a grimpé de 5,96 % à 105,71 dollars, après avoir lâché plus de 3 % la veille et glissé sous la barre des 100 dollars.

Celui du Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, coté à Londres, a augmenté de 4,92 % à 107,51 dollars.

L’euro reculait 0,15 % face au billet vert, à 1,0513 dollars.