(New York) Les marchés boursiers ont profité mardi d’une chasse aux bonnes affaires, après avoir été mis à mal lors des dernières séances, mais sans grande conviction dans l’attente de statistiques sur l’inflation américaine, mercredi.

En Europe, la Bourse de Francfort a fini en nette progression de 1,15 %, tout comme Milan (+1,04 %), tandis que la reprise a été plus modérée à Paris (+0,51 %) et Londres (+0,37 %). Aucune de ces places n’est parvenue à combler les pertes des quatre séances précédentes.

À Wall Street le Dow Jones a cédé 0,26 %, l’indice NASDAQ, à forte coloration technologique, a gagné 0,98 %, et l’indice élargi S&P 500 a grappillé 0,25 %.

Encouragée par des achats à bon compte et une soudaine baisse des taux obligataires, les indices américains semblaient partis pour un rebond, mais se sont essoufflés en cours de séance et le Dow Jones a fini sur une quatrième baisse de suite.

L’humeur a été influencée par les déclarations de la présidente de l’antenne de Cleveland de la Réserve fédérale, Loretta Mester, qui s’est dite ouverte à une hausse du taux directeur de 0,75 point de pourcentage lors d’une prochaine réunion de la Fed si la flambée des prix ne se calmait pas aux États-Unis.

« Ça a aidé à retourner le marché », a expliqué Marc Chandler, chef de la stratégie marchés pour le courtier Bannockburn Global Forex.

Après s’être détendus, les rendements obligataires sont remontés, le taux des emprunts d’État américains à 10 ans approchant de nouveau de 3 % (2,99 %).

« Il est clair que les marchés s’inquiètent énormément d’une récession à l’heure actuelle, car les banques centrales continuent de resserrer agressivement leur politique dans un contexte de ralentissement économique et de crise du coût de la vie », a souligné Craig Erlam, analyste pour Oanda.

« Les données sur l’inflation aux États-Unis mercredi seront donc naturellement examinées de près, les investisseurs recherchant des signes de relâchement de la pression », indique l’expert, estimant qu’il faudra « assister à une forte baisse dans les prochains mois pour que les inquiétudes s’apaisent ».

L’indice de l’inflation CPI aux États-Unis est attendu mercredi et les économistes misent sur un léger ralentissement de la montée des prix à 8,1 % sur un an, contre 8,5 % le mois précédent.

Jeudi, ils surveilleront le PPI, l’indice des prix à la production, considéré comme un indicateur avancé et que les analystes voient décélérer nettement par rapport au mois précédent.

Le président américain Joe Biden a assuré mardi que « l’inflation (était sa) plus grande priorité nationale », au moment où la hausse des prix pèse sur les ménages américains et sur sa popularité.

Les prix du pétrole ont chuté pour la deuxième séance d’affilée, le WTI américain glissant sous la barre des 100 dollars le baril, sur fond d’inquiétudes quant à la demande et tandis que les discussions se prolongent sur l’embargo européen de brut russe.

Le baril WTI américain pour livraison en juin a fléchi de 3,23 % pour descendre sous la barre symbolique des 100 dollars pour la première fois en deux semaines, à 99,76 dollars.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a perdu 3,28 % à 102,46 dollars.

Chute de Peloton

Le spécialiste américain des vélos d’appartement Peloton, déjà en grande difficulté en raison d’un ralentissement de la demande, a encaissé une lourde perte trimestrielle et a vu son action dégringoler de 8,70 %.

La société a indiqué qu’elle était « faiblement » dotée en fonds propres, ce qui fait craindre pour sa pérennité.  

Les bancaires souffrent

Les valeurs bancaires ont été fuies à Wall Street, les investisseurs étant plus attentifs à l’impact d’un possible ralentissement économique sur le volume et la qualité du crédit qu’à la restauration des marges avec des taux plus élevés.

Bank of America (-1,68 %), JPMorgan (-2,44 %) ou Wells Fargo (-2,00 %) ont tous reculé.

Centrica optimiste

Le groupe énergétique britannique Centrica, maison mère du fournisseur British Gas, a grimpé de 3,92 % à 74,76 pence après avoir annoncé que son bénéfice pour l’année serait dans le haut de la fourchette de prévision des analystes.  

Du côté des devises

L’euro baissait légèrement de 0,29 % face au billet vert, à 1,0531 dollars.

Après avoir encore une fois brièvement franchi à la baisse le seuil des 30 000 dollars dans la nuit, le bitcoin remontait timidement à 31 006 dollars.