(New York) Les marchés européens ont été propulsés mardi tant par le redémarrage de l’économie que par une politique monétaire très accommodante, tandis que Wall Street a baissé avant les annonces de la Fed mercredi.

L’Europe a fini sur la même longueur d’onde : la Bourse de Paris a poursuivi en douceur sa course en avant (+0,35 %). Londres et Francfort ont gagné 0,36 %. De son côté, Milan a fait une pause (-0,08 %).

« C’était une nouvelle journée positive pour les marchés en Europe aujourd’hui avec le FTSE-100 (l’indice des 100 plus grosses capitalisations à la Bourse de Londres, NDLR) à un nouveau plus haut en 16 mois », à savoir depuis le début de la pandémie, observe Michael Hewson, de CMC Markets.

En revanche, Wall Street s’est repliée à la veille des annonces de la Banque centrale américaine concernant sa politique monétaire, l’inflation et ses prévisions économiques.

Le Dow Jones a reculé de 0,27 %, le NASDAQ a de 0,71 % et le S&P 500 de 0,20 %.

« Les investisseurs craignent de plus en plus que la Banque centrale américaine puisse adopter un ton plus sévère demain », note Jochen Stanzl, de CMC Markets.

Le marché obligataire restait pourtant assez stoïque, les taux se tendant dans une faible mesure des deux côtés de l’Atlantique.

Avant l’ouverture du marché américain, les investisseurs ont pris connaissance de la hausse annuelle sans précédent de 6,6 % des prix de gros aux États-Unis (indice PPI).

D’un côté, « l’inflation constatée actuelle pourrait en effet affaiblir les perspectives de croissance et entraîner une politique accommodante encore longtemps », note Hubert Lemoine, directeur des investissements chez Schelcher Prince Gestion.  

« Par opposition, les plans d’infrastructure et de réduction des inégalités sociales pourraient accélérer les perspectives de croissance à long terme et pousser la Fed à normaliser sa politique monétaire un peu plus tôt que prévu », fait-il valoir.

Les 11 membres du FOMC pourraient ainsi commencer à préparer le marché à une diminution progressive de son soutien monétaire. Lors de leur dernière réunion fin avril, certains avaient, pour la première fois, envisagé de commencer à discuter de la réduction des rachats d’actifs, pour éviter une surchauffe.  

Trêve dans le conflit Airbus-Boeing

Le titre Airbus a gagné 0,69 % à 113,18 euros, le géant européen de l’aéronautique se réjouissant de la trêve de cinq ans décidée par l’Union européenne et les États-Unis qui crée « les conditions d’une concurrence équitable » entre lui et son rival américain Boeing (+0,57 % à 246,54 dollars).

Lufthansa froidement accueilli

Le titre Lufthansa a perdu 3,22 % à 10,34 euros : les investisseurs ont froidement accueilli les objectifs de moyen terme annoncés dans un communiqué dans la nuit de lundi à mardi. Le premier groupe européen du transport aérien s’est fixé comme objectif d’être plus rentable en 2024 qu’en 2019, alors qu’il prépare une collecte de fonds pour rembourser l’aide publique qui l’a sauvé de la faillite face à la COVID-19. Lufthansa a par ailleurs annoncé lundi avoir mandaté des banques pour préparer une « possible » augmentation du capital, dont le principe a été autorisé par l’assemblée générale début mai.  

Marche arrière des matières premières 

Après avoir nettement progressé la veille, le secteur a reflué. À Paris, ArcelorMittal a chuté de 4,74 % à 25,65 euros, Eramet de 3,54 % à 54,50 euros. TechnipFMC a perdu 2 % à 8,14 euros.

À Londres, Anglo American a lâché 3,65 % à 2999 pence et Antofagasta 4,14 % à 1468,50 pence.

Du côté du pétrole, de l’euro et du bitcoin

Les prix du pétrole sont montés à de nouveaux sommets en plus de deux ans.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a gagné 1,55 % à 73,99 dollars à Londres.

À New York, le baril de WTI pour le mois de juillet a progressé de 1,75 % à 72,12 dollars.  

L’euro est resté stable (+0,05 %) face au billet vert, à 1,2126 dollar pour un euro.

Le bitcoin était aussi proche de l’équilibre (-0,22 % à 39 870 dollars).