(New York, Toronto) La Bourse de Wall Street a conclu sur un solide rebond lundi, tirée par le secteur technologique et le NASDAQ a terminé sur un record.

Selon des résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones a gagné 0,61 % à 35 335,71 points.  

Le NASDAQ, à forte concentration technologique, a bondi de 1,55 % à 14 942,65 points, atteignant un nouveau record depuis le 5 août.  

Le S&P 500, en hausse de 0,85 %, s’est inscrit quelques fractions en dessous de son dernier record à 4479,53 points.

Le principal indice boursier canadien a rebondi alors que les investisseurs continuaient de surveiller les signaux de la Réserve fédérale américaine quant à savoir si elle prendrait une décision cette semaine sur une éventuelle réduction de son programme d’achat d’obligations.

L’indice S&P/TSX a gagné 138,24 points pour terminer la séance à 20 477,26 points.

« Il y a eu un retour assez positif du sentiment de risque aujourd’hui », a déclaré Erik Bregar, le responsable de la stratégie de change à la Banque d’échange du Canada, ajoutant que le dollar canadien s’est redressé lundi après un creux intrajournalier de huit mois atteint vendredi dernier par rapport au billet vert américain.

« Toutes les devises sensibles au risque se redressent aujourd’hui — le dollar canadien, le dollar australien, la livre sterling (britannique). »

Le dollar canadien s’échangeait à 78,85 cents US contre 77,78 cents US vendredi.

Les gains représentent un changement par rapport à la séquence de défaites de la semaine dernière, au cours de laquelle le S&P/TSX a subi six séances consécutives de pertes avant de légèrement augmenter vendredi.

La semaine dernière, les investisseurs ont semblé effrayés par la possibilité que la Réserve fédérale américaine annonce qu’elle prévoit réduire son programme d’achat d’obligations lors de sa prochaine conférence annuelle à Jackson Hole, au Wyoming, ce vendredi. Cette nervosité s’est intensifiée lorsque le compte rendu de la réunion de la Réserve fédérale américaine en juillet a été publié, indiquant que la banque centrale pourrait prendre une décision formelle quant à la réduction des programmes d’aide d’urgence en cas de pandémie d’ici la fin de l’année.

Cependant, lundi, la Réserve fédérale a annoncé que sa conférence de Jackson Hole prévue plus tard cette semaine se tiendrait virtuellement, plutôt qu’en personne. M. Bregar a déclaré que la décision avait suscité des spéculations sur le sérieux avec lequel la banque centrale pourrait considérer le risque du variant Delta, ce qui pourrait influencer le calendrier de son plan de réduction.

« Beaucoup de petites choses sont en jeu ici, mais pour le moment, il semble que dans l’ensemble, les investisseurs disent : “Hey, peut-être que [le président de la Réserve fédérale Jerome] Powell pourrait ne rien faire vendredi”, a estimé M. Bregar. C’est ce que je ressens si vous regardez l’évolution des prix d’aujourd’hui. »

Les actions énergétiques ont grimpé lundi grâce aux gains du prix du brut, qui était tombé à son plus bas niveau depuis mai vendredi. Le prix du pétrole brut était en hausse de 3,50 $ US à 65,64 $ US le baril lundi et celui du gaz naturel était en hausse de neuf cents à 3,96 $ US par million de BTU.

Le pétrole est vulnérable aux gros titres négatifs au sujet de la COVID-19, car les blocages partout dans le monde ont un impact significatif sur la demande de carburant. Après avoir atteint un sommet en sept ans en juillet alors que les pays assouplissent les restrictions de santé publique, les nouvelles concernant l’augmentation des cas de variant Delta en Amérique du Nord et dans le monde ont de nouveau fait baisser le prix du pétrole la semaine dernière.

M. Bregar a qualifié le rebond du prix du brut de lundi de rien de plus qu’une correction.

« Je pense que le pétrole a été un peu survendu la semaine dernière. Chaque fois que nous voyons le marché boursier s’effondrer, ou le dollar américain chuter comme c’est le cas aujourd’hui, c’est en quelque sorte une belle recette pour un rallye du pétrole, a-t-il déclaré. Je ne pense pas que nous puissions y lire beaucoup plus que cela. »

Le prix de l’or était en hausse de 22,30 $ US à 1806,30 $ US l’once et celui du cuivre a pris 10 cents à 4,24 $ US la livre.

Le secteur de la technologie a tiré la hausse. Ainsi, Google (Alphabet) a atteint un sommet historique à 2821,99 dollars, en hausse de 1,92 %.  

Les investisseurs ont saisi les bonnes affaires après la semaine passée durant laquelle le marché avait été déprimé par le variant Delta et par les minutes de la Fed (compte-rendu de réunion de la banque centrale américaine) semblant avertir d’une réduction du soutien monétaire un peu plus tôt que prévu.

Déprimés par la propagation du variant Delta et son possible impact sur la reprise économique, le Dow Jones avait perdu sur la semaine 1,11 %, le NASDAQ 0,73 % et l’indice S&P 500 0,59 %.

Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans restaient stables lundi à 1,25 % alors que les investisseurs vont guetter la conférence des banquiers centraux qui se tient jeudi et vendredi à Jackson Hole.

« Nous aurons le discours de Jerome Powell vendredi lors du symposium clé de Jackson Hole sur la politique monétaire, les marchés continuant de s’interroger sur le calendrier, la taille et l’ampleur de la diminution des achats mensuels d’actifs par la Banque centrale », indiquaient les analystes de Schwab.

Toutefois, plusieurs analystes comme Patrick O’Hare de Briefing.com n’étaient pas certains qu’il y aurait « de l’action à Jackson Hole, mais s’il y en a, c’est Jerome Powell qui en détient la clé ».

La semaine passée, les marchés avaient été ébranlés par la publication des minutes de la dernière réunion de la Fed dans lesquelles le Comité monétaire envisage une diminution de son soutien monétaire avant la fin de l’année, un peu plus tôt que prévu.

Sur le plan macro-économique, les indices d’activité du cabinet Markit se sont inscrits en dessous des prévisions à 61,2 % pour le secteur manufacturier et 55,2 % pour les services. Mais le marché immobilier s’est bien comporté le mois dernier, avec une hausse de 2 %, plus qu’attendu, des ventes de logements anciens.  

Au rang des actions du jour, le laboratoire Pfizer a grimpé de 2,42 % à 49,90 dollars alors que son vaccin anti-COVID-19, développé avec la société allemande BioNtech (+9,58 % à 382,10 dollars) a été pleinement approuvé lundi par l’autorité américaine du médicament, la FDA.

Ce plein feu vert des autorités sanitaires permet notamment à certaines autorités d’imposer la vaccination sans crainte de recours judiciaires.  

Après la décision d’un juge de Californie qui a remis en cause le statut d’indépendant des chauffeurs des compagnies de réservation de voitures, Uber et Lyft dans un premier temps avaient perdu de la valeur. Mais ces titres ont finalement terminé en hausses respectives de 2,60 % et 2,94 %, car les deux groupes ont l’intention de faire appel.

Des poids lourds du Dow Jones comme Boeing (+3,16 % à 219,40 dollars), la major pétrolière Chevron (+2,55 % à 96,70 dollars) et le géant des semi-conducteurs Intel (+2,35 % à 53,23 dollars) ont aidé à faire grimper l’indice pour sa 2e séance d’affilée.

Huit des onze secteurs du S&P ont conclu dans le vert, menés par le secteur de l’énergie (+3,77 %) alors que les cours du pétrole ont rebondi.