(New York) Les cours du pétrole sont repartis à la baisse vendredi, devant l’inquiétude pour la demande due à la propagation du variant Delta et malgré de solides chiffres de l’emploi témoignant de la reprise américaine en juillet.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a conclu en repli de 59 cents ou 0,82 % à 70,70 dollars à Londres, par rapport à la clôture de la veille.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de septembre a perdu 81 cents ou 1,17 % à 68,28 dollars.

Depuis le début de la semaine, le Brent a cédé 7,70 % et le WTI 7,98 %.

Les cours qui avaient commencé sur la pente ascendante vendredi à cause de tensions au Moyen-Orient sont tombés en territoire négatif, en dépit de l’annonce de bons chiffres de l’emploi américain.  

Le taux de chômage aux États-Unis a reculé à 5,4 %, un plus bas depuis la crise, et l’économie américaine a créé 943 000 emplois, plus que prévu.

Après une brève réaction positive faisant monter le baril de WTI au-dessus des 70 dollars, « le marché n’a guère eu de réaction » à ces données optimistes « car il y a encore beaucoup de menaces potentielles pour la demande, avec le variant Delta », a indiqué John Kilduff d’Again Capital.

Il a souligné en outre que les analystes « passaient le rapport sur l’emploi au crible » pour montrer qu’« il ne prenait pas en compte la soudaine poussée du virus qu’on a vue ces deux dernières semaines aux États-Unis ».  

Selon l’analyste d’Again Capital, cette progression des cas « peut potentiellement affecter les trajets en voiture et toutes sortes de retours à la vie normale », et donc la demande d’or noir.

Les investisseurs ont aussi les yeux braqués sur la Chine où des cas sont apparus et qui a pris des restrictions aux déplacements.

La Chine et les États-Unis sont les deux premiers consommateurs de pétrole du monde.

La baisse des prix était néanmoins restreinte par les tensions au Moyen-Orient.

Le Hezbollah libanais a tiré plus de 10 roquettes sur Israël vendredi, provoquant des tirs de représailles, une escalade majeure entre l’État hébreu et le mouvement chiite soutenu par l’Iran.  

Ces échanges de tirs à la frontière libano-israélienne coïncident avec une recrudescence des tensions entre l’État hébreu et l’Iran dans la foulée d’une attaque meurtrière contre un pétrolier géré par la société d’un milliardaire israélien, en mer d’Oman.  

Pour le marché du pétrole, cela signifie qu’un accord sur le nucléaire iranien s’éloigne, et que les exportations de brut de ce grand producteur ne vont pas redémarrer.

Les tensions autour du détroit d’Ormuz, par lequel transite la majorité de la production du Moyen-Orient, inquiètent également les investisseurs.

Depuis le début de l’année, le Brent s’affiche en hausse de 39,4 % et le WTI de 44,2 %, galvanisés par l’appétit d’un monde déconfiné pour les carburants.