(New York et Toronto) La Bourse de New York a clôturé mercredi en hausse, soutenue par le pragmatisme de la Réserve fédérale qui s’interroge encore sur le rythme et l’ampleur de la reprise économique américaine, selon le compte-rendu de sa dernière réunion.

Le Dow Jones a gagné 0,30 % à 34 681,79 points, le NASDAQ 0,01 % à 14 655,06 points et l’indice élargi S&P 500 0,34 % à 4358,13 points.

Le recul des cours du pétrole brut et une nouvelle baisse des rendements obligataires ont miné deux des plus grands secteurs de la Bourse de Toronto, forçant son indice de référence à clôturer en baisse.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a perdu 9,43 points pour terminer la séance avec 20 290,60 points, après avoir atteint plus tôt dans la journée un nouveau sommet record.

Dans le cas du S&P 500 et du NASDAQ, il s’agissait de nouveaux records de clôture.

La composition des marchés canadien et américain explique leurs trajectoires divergentes, a expliqué Michael Greenberg, gestionnaire de portefeuille chez Franklin Templeton Investment Solutions.

Les secteurs de la finance et de l’énergie, deux des plus grands secteurs du marché canadien, ont chuté tandis que celui de la technologie, qui alimente deux marchés américains, était plus fort au sud de la frontière, mais en baisse au Canada.

« Il est clair que l’énergie n’a pas passé une bonne journée », a souligné M. Greenberg dans une entrevue. « La technologie a tendance à bien se débrouiller lorsque les rendements obligataires sont en baisse, que la courbe des taux s’aplatit, et bien sûr, c’est une partie beaucoup plus importante du marché américain par rapport au Canada. »

Le secteur torontois de l’énergie a perdu 2,2 %, les prix du pétrole brut ayant chuté un jour après avoir atteint un sommet de près de six ans.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 80,16 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 80,35 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières, le cours du pétrole brut a retraité de 1,17 $ US à 72,20 $ US le baril, tandis que celui du gaz naturel a laissé 4,1 cents US à 3,60 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a pris 7,90 $ US à 1802,10 $ US l’once, pendant que celui du cuivre a bondi de 7,2 cents US à 4,32 $ US la livre.

Une Fed sans surprise

Le compte-rendu de la dernière réunion des membres du Comité monétaire et financier de la Banque centrale américaine, publié mercredi, n’a révélé aucune surprise.

« Les minutes (compte-rendu) soulignent l’incertitude qui entoure les prévisions de croissance et d’inflation », a expliqué Ian Shepherdson, de Pantheon Macroeconomics, dans une note. Concernant l’inflation, si les membres du Comité se sont dits surpris par l’accélération des prix, une majorité d’entre eux a reconnu que le doute domine encore sur leur trajectoire à moyen terme.

Que ce soit sur la croissance, les prix ou l’opportunité d’un resserrement monétaire, « personne n’est encore convaincu », a décrit Christopher Low, de FHN Financial. « Chacun des membres du Comité essaye toujours de se faire une religion. »

Signe de l’incertitude ambiante, les taux obligataires poursuivaient leur retraite, l’emprunt à 10 ans américain se rapprochant des 1,30 % (1,31 %), après être descendu en deçà de 1,40 % la veille.

Plus tôt, un rapport du ministère du Travail avait fait état d’un nombre record d’offres d’emploi aux États-Unis en mai, tout en relevant des difficultés à l’embauche dans certains secteurs.

Un tableau contrasté qui constitue « une nouvelle confirmation que la Fed est sur la bonne voie », a conclu Christopher Low. « Ils peuvent continuer à être patients. »

Parmi les valeurs, Amazon a terminé la séance sur un nouveau record, en hausse de 0,57 % à 3696,58 dollars. Le conglomérat, qui a pris plus de 25 % depuis début mars, poursuit sa marche en avant, indifférent à la passation entre le fondateur Jeff Bezos et Andy Jassy au poste de directeur général.

La mauvaise passe se poursuit pour le « Uber chinois », Didi Chuxing, qui a de nouveau lâché 4,64 % mercredi à 11,91 dollars, après avoir déjà cédé 18,93 % mardi et 5,30 % vendredi.

La capitalisation boursière de la plateforme de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), objet d’une enquête et de restrictions du régulateur chinois, a fondu de plus de 20 milliards de dollars depuis jeudi.

Plusieurs autres valeurs chinoises ont également poursuivi leur repli mercredi, notamment Full Truck Alliance (-4,23 %), également objet d’une enquête des autorités chinoises, et Alibaba (-1,70 %).

En revanche, la séance a été faste pour la plateforme d’échange de cryptomonnaies Coinbase, qui a pris 7,03 % à 251,97 dollars, sur fond de rebond des monnaies électroniques, le bitcoin en premier lieu.