(Paris) Des indicateurs allemands et américains moins bons que prévu et interprétés comme un signe que la reprise s’essouffle déjà des deux côtés de l’Atlantique ont poussé mardi les Bourses européenne et américaine à refluer.  

Les places européennes ont clôturé en net repli : Paris a perdu 0,91 %, Londres 0,89 %, Francfort 0,96 % et Milan 0,84 %.  

De son côté, Wall Street a fini en ordre dispersé, après une ouverture en légère hausse : le Dow Jones a perdu 0,60 %, le NASDAQ gagné 0,17 % et le S&P 500 lâché 0,20 %.

« Après les données de l’emploi de vendredi dernier, les enquêtes PMI et ISM confirment une tendance redoutée : l’activité dans les services décélère déjà », a commenté Véronique Riches-Flores, du cabinet Riches Flores Research.

Le secteur des services aux États-Unis continue de se remettre de la crise provoquée par la pandémie mais il a enregistré une croissance moins rapide que prévu en juin, selon l’indice de la fédération professionnelle ISM publié mardi.

Dans la foulée de la publication de cet indicateur, les indices boursiers ont reculé, mais également les rendements obligataires.  

Vers 21 h 15 GMT, le taux d’intérêt de la dette américaine à 10 ans était descendu à 1,34 %, au plus bas depuis février dernier et en fort recul par rapport à la clôture de la veille (1,42 %).

Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ces mouvements, selon Neil Wilson, analyste de Markets.com, mais « cela suggère que le marché ne pense pas que la croissance sera aussi forte, bien que les enquêtes disent le contraire », estime-t-il.

Parmi les autres indicateurs du jour, le moral des investisseurs allemands a connu une baisse plus forte que prévu en juillet, et les commandes passées à l’industrie allemande ont sensiblement baissé en mai, de 3,7 %, plombées par un repli marqué à l’international.

« Les données industrielles révèlent que l’économie la plus forte d’Europe n’est peut-être pas aussi robuste qu’on le pensait », décrypte Timo Emden, analyste indépendant.

Le pétrole volatil après l’OPEP+

Les prix du pétrole refluaient après avoir atteint de nouveaux records en début de séance européenne, signe de la nervosité du marché au lendemain du nouveau désaccord des membres de l’OPEP et de leurs alliés.

La référence américaine, le WTI pour livraison en août, a dépassé 76,90 dollars le baril pour la première fois depuis novembre 2014, pour monter jusqu’à 76,98 dollars. Il a cependant clôturé en nette baisse de 2,38 % à 73,37 dollars.

Le baril de Brent de la mer du nord pour livraison en septembre a lui achevé son parcours en net repli de 3,40 %, à 74,53 dollars.

Cette situation déteignait sur les valeurs du secteur pétrolier.

Après des débuts dans le vert, TotalEnergies a perdu 2,08 % à 37,91 euros, tandis que BP a cédé 4,15 % à 311 pence.

Didi plonge

L’application chinoise de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) Didi Chuxing a chuté de 18,93 % à 12,59 dollars à Wall Street, les investisseurs redoutant la reprise en main sévère des autorités réglementaires chinoises.

BASF en recul

Le groupe chimiste allemand BASF a perdu 2,16 % à 66,04 euros après l’annonce du rachat par le fonds américain Platinum Equity du chimiste Solenis, détenu à 49 % par BASF et à 51 % par le fonds Clayton, Dubilier & Rice.

Alstom déraille

Le PDG du constructeur ferroviaire français (-8,43 % à 40,10 euros) a annoncé lundi qu’il faudrait trois ans pour digérer Bombardier Transport, acheté fin janvier, après quoi il aura « une rentabilité parmi les meilleures du marché ».

Du côté des devises et du bitcoin

L’euro reculait nettement de 0,35 % face au billet vert à 1,1822 dollar, et la livre britannique perdait 0,33 % à 1,3797 dollar.

Le bitcoin perdait pour sa part 0,06 % à 33 935 dollars environ.